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Pharaoquatique déménagement II

Publié le par le père Lenoir

 

Au seuil de 2013, les travaux évoluent...et nous aussi, en profondeur!

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Le sol n'a pas amélioré ses propriétés physiques avec l'arrivée de l'hiver, la situation est à certains endroits du terrain si abominable que c'en est presque risible!

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Pourtant, la nature fait assez bien les choses lorsqu'on la respecte, et semble nous donner parfois un coup de pouce pour que l'endroit embellisse rapidement.

 

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Ainsi, malgré le froid, les buttes dénudées commencent-elles à verdir d'herbes sauvages aux racines malmenées, mais vivantes. Les graines ensevelies par les travaux germeront sans nul doute au printemps dans les espaces libres. Et les massifs que nous créons, bien entendu...

 

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Nous avons essuyé quelques revers pour la création des bassins de production, qui ne sont pas achevés. En fait la pluie est arrivée si vite, et en telles quantités, que les trous  à peine creusés se sont remplis à la vitesse d'un cheval au galop, avant que l'on ait eu le temps de mettre la bâche dans tous, ou de les remplir (l'eau ne coule pas encore au bout de tuyaux, ici).

 

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Du coup certains bords se sont affaissés, des bulles d'air se sont formées sous les bâches, poussées par en-dessous par l'eau venue des 10 ha environnants au rythme d'épisodes de pluies torrentielles. J'ai l'impression de voir un travail d'amateur peu éclairé, ce qui me fait passablement enrager. Mais on ne peut pas être au four et au moulin, et l'achèvement des chantiers en cours chez nos clients reste la priorité.

 

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Le coup de pouce le plus spectaculaire dans l'embellissement du site et la création de conditions favorables à notre culture est dû à l'aide de professionnels amis: les frères Roulleau, pépinièristes près d'Orléans, et Patrick Gellet, du Jardin des Dentelles, à Amilly (45). Les premiers nous ont permis de bénéficier d'arbres de grande taille pour un coût global extrêmement attractif tandis que, sans le second, ces arbres auraient gelé sur le côté du chemin de la pépinière avant d'avoir pu être plantés, la neige et le froid ayant rendu les travaux impossibles durant les jours ouvrables où l'équipe de l'entreprise était présente.  

 

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Les conditions de plantation furent absolument déplorables à tout point de vue, si ce n'était l'ambiance bon enfant. Vent épouvantable, températures glaciales, boue, boue et boue. Mais le timing était serré, des températures largement sous 0°C étant prévues rapidement, et les arbres ne pouvant être protégés auparavant.

 

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C'est ainsi qu'à deux, en une journée, nous plantâmes près d'une trentaine d'arbres dépassant les 4m de haut -parfois de diamètre- et qu'une fois aguerri aux conditions excécrables j'en plantai presque autant, seul, le lendemain, puis encore autant le surlendemain, avec l'aide de mon précieux Cyril, revenu travailler sous la brise humide.

 

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Il est amusant de constater comme on ose faire pour soi ce qu'on n'oserait pas pour un client, en matière de risques de reprise. Cette plantation n'était qu'à peine montrable: le sol ruiné par notre passage avec la mini-pelle, des mottes d'argile grasse, compacte, herbeuses, appuyées sur les racines qu'on ne pouvait enterrer sous peine de noyade (actuellement, toute excavation de plus de 5cm de profondeur se remplit d'eau dans la minute, quelle qu'en soit la profondeur!), sans tuteur ni hauban (ils ont été posés quelques jours après), les arbres montraient une verticalité très relative et un manque d'équilibre dans leur habillage qui auraient fait rougir un jardinier manchot.

 

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Qu'importe l'aspect et la règle, il nous fallait agir suivant l'ordre des priorités, et abriter au plus tôt les racines des précieux végétaux, coûte que coûte. Les semaines qui suivirent furent en partie exploitées à compenser cette plantation "à l'arrache". Il nous faudra attendre quelques mois pour savoir si l'énorme dose d'amour et d'huile de coude délivrée ensuite aura suffit à sauver tout le monde.

 

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L'une des surprises du site fut le pH du sol, qui s'est révélé d'une neutralité quasi parfaite (7.2) alors que tout le faisait supposer acide. D'une grande pauvreté en matière organique, il n'est cependant pas pollué, probablement du fait de la longue période de jachère qui avait précédé notre venue. C'est un avantage pour de nombreuses essences végétales que nous devons implanter sur place, que ce soit pour l'ornement ou la constitution de pieds-mères.  Cette neutralité permettra une plus large gamme que celle initialement envisagée, et des amendements réguliers en compost, terreau, fumier, corne, BRF, amélioreront encore ses propriétés physico-chimiques.

 

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L'eau, si elle est une adversaire remarquable quand il s'agit de planter, creuser et même se déplacer dans le terrain, n'est pas pour autant notre ennemie. Ainsi, les petits plans d'eau creusés juste avant l'automne se sont-ils allègrement remplis, donnant un avant-goût de l'aspect final du Flerial  -tel que ce jardin est désormais baptisé.

 

 

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Elle révèle, transforme, valorise ce qui s'y reflète, s'en approche ou s'y plonge. Un pur bonheur!

 

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Bon... elle noie aussi parfois plus que prévu, et fait ressembler chaque phase de nos travaux à une séance de thalasso, mais qui saurait s'en plaindre?

 

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La structuration de l'espace continue, les premières haies sont constituées, ne serait-ce que pour limiter l'impact d'éole sur cette terre battue par les vents, qui ont tendance à décider de l'orientation des arbres plus encore que moi.

 

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Les haies cassent le vent sans l'arreter ce qui les rend, paradoxalement, plus efficaces qu'un mur. Si le mur stoppe le vent sur une faible surface, une haie le freine de moitié, voire plus, sur une grande longueur, de l'ordre de 10 fois sa hauteur en aval, et deux fois en amont. De plus, elles absorberont une partie de l'humidité excessive et permettront l'installation de végétaux un peu plus délicats des radicelles.

 

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Prochaine étape: mise en service du forage, couverture du sol de la pépinière, et bataille pour l'implantation des bassins de production.

 

 

 

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A suivre...

 

 

 

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Pharaoquatique déménagement

Publié le par le père Lenoir

Depuis quelques mois, nous nous préparions à un futur déménagement sur un nouveau site, à quelques kilomètres de notre lieu de production actuel de St Romain-le-Preux. Nous attendions pour cela diverses autorisations administratives, enfin obtenues. Il est donc maintenant temps d'attaquer la construction des nouvelles infrastructures, et du jardin qui y sera accolé afin d'y démontrer notre savoir-faire et les plantes en situation.

 

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 Le site, avant les travaux

 

Plus grand, plus adapté à nos besoins, le site de Volgré (toujours dans l'Yonne) doit nous permettre de promouvoir notre travail tout en rendant la production plus aisée, sans renier son caractère purement artisanal et respectueux de l'environnement.

 

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A l'échelle d'une entreprise et d'une pépinière comme les nôtres, ceci représente un investissement gigantesque, tant humain que financier, mais la perspective de travailler à notre aise en pouvant montrer in situ des exemples de réalisations s'avère une motivation remarquable, à l'épreuve des hésitations. Certes, en pleine période de crise on pourrait s'interroger...mais nous ne le ferons pas!

 

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 Les premiers piquets, plantés par Cyril, Laurent et parfois moi dans un sol partiellement gelé

 

L'adresse est encore un secret, tant que la production n'y est pas opérationnelle (courant 2013 si tout va bien), mais la parcelle qui se prépare à l'accueillir porte le doux nom de "Le Poirier de Messire Antoine". Tout un programme!

 

Il faut savoir une chose: sur ce secteur, les poiriers sont les seuls arbres fruitiers capables de survivre aux conditions climatiques rigoureuses et aux sols hydromorphes et acides, où en juillet dernier l'eau se trouvait à seulement 20 cm de profondeur, bloquée par une épaisse couche d'argile sur tout le plateau. La terre arable (environ 40 cm d'épaisseur dans les bons endroits) est argilo-limoneuse, sous forme de limons battants formant une croûte incassable en période sèche, et se dysloquant aux périodes humides, formant cependant de grandes flaques d'eau rendant les cultures habituelles relativement compliquées. Ajoutons que le terrain, très exposé aux vents, offre au départ tous ses flancs au souffle d'Eole, qu'il lui parvienne de n'importe lequel des points cardinaux, si ce n'est un petit angle Sud-Sud Ouest protégé par un petit bois. 

L'eau issue du forage à 40m de profondeur est, quant à elle, calcaire. Elle ne sera donc employée que lorsque les bassins d'eau de pluie ne pourront plus être utilisés.

 

 

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Voici à quoi ressemble un trou de plantation en hiver, au bout de 24h.

 

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 Ainsi que la "pelouse"...

 

 

De fait, les terrassements ne peuvent y avoir lieu qu'à des moments très précis, d'une durée aussi courte qu'imprévisible.

C'est au cours de quelques-uns de ces imprévisibles moments que nous avons décidé d'entamer les travaux titanesque -à notre échelle- pour faire de ce toit du monde hostile une jolie pépinière très singulière et un parc qui ne sera pas moins remarquable.

En voici donc les premiers témoignages photographiques pleins d'espoir, de bonheur et d'impatience...

 

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Au grand dam des terrassiers, j'ai exigé que certaines parties du terrain ne soient absolument pas touchées, dans le but d'y conserver toute la vie déjà en place depuis longtemps, à l'échelle micro et macroscopique. Ce terrain agricole présente l'avantage d'être resté plusieurs années en jachère avant que je ne l'acquière, et il me paraissait absurde de détruire l'équilibre relatif qui s'y était établi lorsque ce n'était pas strictement indispensable.

 

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 A ce stade, il me tarde vraiment de pouvoir commencer à planter tant l'aspect désertique me désole. Le travail remarquable des engins reste toutefois impressionnant

 

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    Des plantations, enfin! Et les derniers piquets...

 

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 ...Alors que le nouvel hiver approche à grands pas, rendant presque impossible le déplacement des plantes de la pépinière de St Romain.

 

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Qu'importe, c'est l'occasion de s'attarder à contempler le paysage sublime dont profiteront bientôt les clients.

 

 

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Les carpes Amour, fausse bonne solution

Publié le par le père Lenoir

 

Il arrive que, dans le but de "nettoyer" un plan d'eau (étang, mare, bassin...) des algues indésirables qui y évoluent, certains jugent que l'introduction de carpes herbivores - les carpes Amour ou Amour Blancs - constitue la façon la plus écologique, et surtout économique  d'y parvenir.

 

Grossière erreur!

 

Comme la lutte biologique en général, ceci revêt quelques facettes périlleuses, qu'il convient de prendre en compte.

Si cette carpe originaire du fleuve Amour est effectivement herbivore, elle ne se jettera sur certains herbiers et les algues filamenteuses qu'en dernier recours, préférant de prime abord la végétation fragile qui lui est plus facile à prélever.

 

Potamogeton crispus

Le Potamot, si peu apprécié des pêcheurs.Lorsque celui-ci vient à disparaitre totalement (le potamot, pas le pêcheur), il cède fréquemment sa place aux algues filamenteuses, autrement plus ennuyeuses pour le milieu, et le fameux pêcheur qui ne pourra finalement pas plus facilement taquiner la carpe ou le goujon.

 

 

De plus, seuls  les sujets les plus imposants vont avoir un impact notable sur les herbiers indésirables, à hauteur de 50 kg de plantes consommées  par kilo de carpe amour constitué. En d'autre terme, il faut 50 kg d'algues à brouter pour que la carpe grossisse d'1 kg.

 

Là n'est pas le moindre des problèmes. Les herbiers broutés sont atteints sur le long terme et, comme cela vient d'être expliqué, la carpe n'est pas sélective des espèces envahissantes, et s'attaquera à toute la végétation, et à ce qu'elle contient comme oeufs, invertébrés, etc., ruinant à long terme l'équilibre de l'étang ou du bassin qui l'accueille.

Mieux vaut dans ce cas procéder à un faucardage annuel, ou à une gestion des herbiers pendant des périodes d'assec, qui permettront le maintien d'une nécessaire végétation tout en limitant les plantes à problèmes durant la période où le plan d'eau est sollicité pour les loisirs ou l'agrément esthétique.

 

L'INRA (Institut National de Recherche Agronomique) a publié un petit texte très intéressant sur le sujet, à consulter ici: http://www.inra.fr/dpenv/pdf/quesac51.pdf

 

  Enfin, il ne serait pas totalement honnête de ne pas mentionner les rares cas où les carpes herbivores peuvent s'avérer un auxilliaire indispensable. Ainsi, un éleveur de vairons m'a objecté que, sans ces carpes, il n'aurait eu aucun moyen de réguler la végétation dans ses bassins de production, et de ce fait n'aurait pas pu poursuivre son élevage sensible et spécifique dans les Monts d'Arrée.  Il est vraisemblable que cette situation puisse être commune à quelques personnes, sans être pour autant la règle générale.

 

 

 

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Rénovation d'une mare et de son lagunage

Publié le par le père Lenoir

Le bassin, trois ans après nos travaux

Le bassin, trois ans après nos travaux

 
 
 
Sur cette propriété, nous avons dû intervenir dans le cadre de la rénovation d'un grand bassin d'aspect naturel -on le qualifiera ici de mare même s'il est étanchéifié par une bâche à bassins- et du système de lagunage qui était supposé le filtrer.
 
 Lagunage mal fait à rénover
 
Véritable cas d'école, il peut servir d'exemple quant aux choses à ne pas faire en matière de lagunage, et aux pratiques peu scrupuleuses de certains professionnels, qui nuisent à notre image.
 
Bien que le concept fut bon, théoriquement bien proportionné sur le papier, et l'équipement technique (pompes, filtre UV, etc...) de qualité, la réalisation n'avait, et de loin, pas été à la hauteur.
Ainsi, l'étanchéité du lagunage n'était plus assurée depuis fort longtemps, sa bâche n'ayant non seulement pas été ancrée correctement dans le sol, ayant été coupée trop court, ou plutôt choisie trop courte, celle-ci ayant été "raboutée" par ses installateurs qui avaient collé différents morceaux de différentes qualités (EPDM, bâche PVC...) pour limiter les débordements. Pour maintenir le niveau au-dessus du sol, quelques parpaings soutenaient ladite bâche de ci, de là et empêchaient plus ou moins qu'elle ne s'effondre sous le poids de la pouzzolane chargée de plantes filtrantes.La diversité des plantes s'en trouva affectée, et ce qui avait été une jolie lagune variée ne se cantonnait plus qu'aux deux espèces les plus résistantes à la sécheresse, à savoir le roseau commun dans la partie la plus humide (parce que plus creuse !!!), et la salicaire pour le reste.
 Lagunage raté à rénover Lagune à rénover
 
 
C'est notamment pour ces raisons que ce filtre planté n'était plus opérationnel, la mare perdant plusieurs dizaines de centimètres d'eau par jour si on cherchait à l'employer.
 
Lagune à rénover
 
Malheureusement pour notre client, les malfaçons étaient telles que la seule solution consistait à démonter ce lagunage, et à le reconstruire intégralement, en concervant cependant toute la partie technique qui, elle, fonctionnait encore au sein d'un local technique conséquent et bien conçu.
 
Berge à rénover
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 Les bambous ayant franchi leur barrière anti-rhizomes ont perforé la bâche à plusieurs endroits   
Mare à rénover
Les berges appauvries
 
La pouzzolane ôtée ne pouvant être réemployée pour le nouveau bassin filtrant, nous décidâmes de l'utiliser dans la mare, car celle-ci présentait aussi un certain nombre de soucis intrinsèques, notamment une attaque de rhizomes de bambous et un déssèchement de la végétation rivulaire du fait d'un défaut de conception et de fuites éparses (les bambous en assumant une part non négligeable). Des enrochements ponctuels et des plantations rendraient son naturel à cette mare initialement bien pensée d'un point de vue esthétique.
 
 
Bien nous prit de raisonner ainsi...
Au démontage du lagunage existant, nous pûmes constater que, contrairement à ce que les plans du prestataire intial stipulaient, celui-ci était d'une profondeur bien trop faible, et les drains amenant l'eau du bassin par en-dessous étaient pour beaucoup obstrués par les racines de roseaux. Pire! Certains drains avaient été écrasés lors du remplissage, et des réparations grotesques avaient été effectuées dans l'espoir de n'être jamais découvertes. On a, par exemple, pu voir une bouteille d'eau en plastique servir de tampon pour un tronçon de  tuyau de drain trop court!
Tel qu'il avait été conçu, ce lagunage n'avait aucune chance de durer, et il était réellement miraculeux qu'il ait fonctionné 5 ans...
 
Démolition lagunage mal fait
 Mise au jour des drains existants
 
 
 
Drain rompu dans un lagunage
 Drain apparemment écrasé au remplissage lors de l'installation initiale
 
 
 
Drain colmaté
Drain colmaté par des racines de roseau (Phragmites australis) 
 
 
Pour pallier à cet imprévu très désagréable (le bassin de filtration devait être recreusé de deux fois sa hauteur pour que les drains soient préservés des racines!) nous choisîmes de conserver le même volume, mais sur une profondeur adaptée. Les doigts de fée d'un excellent terrassier permirent de gérer les importantes quantités de terre à déplacer sans que cela n'ait trop d'impact sur les aménagements existants -la tuyauterie d'arrivée d'eau en faisant partie.
 
 
Creusement nouveau lagunage
 
Ceci impliquait quelques modifications par rapport à nos plans, et nous pêchâmes par excès de modestie en n'osant pas monter nos bordures trop haut, de peur que la rivière qui sert à faire retourner l'eau dans le bassin nous réservât elle aussi quelque surprise quant à son étanchéité*. Ceci s'avéra un mauvais choix stratégique qui se régla finalement au printemps par un réajustement de la hauteur des bords du lagunage et un petit curage de la rivière qui put à terme faire preuve d'un débit suffisant.
Le surplus de bâche que nous avions laissé comme une marge de sécurité dans cette éventualité nous fut donc précieux.
 
 
Mise en place araignée rev
 
 
Pouzzo lagunage comp
 Mise en place de "l'araignée" de tuyaux de drainage et de la pouzzolane.La granulométrie de la couche la plus élevée sera plus fine.
 
Réfection entrée rivière
 Raccord entre la rivière et le lagunage
 
 Reprise de la bâche
 Reprise de la bâche pour réhausser le niveau, au printemps
(*Nous ne voulions pas refaire cette petite rivière à la fois par souci d'économie pour le client, mais aussi parce qu'elle était agréable, dessinée avec goût, qu'elle avait le mérite d'exister et qu'elle était apparemment exempte de fuite sur au moins 15 cm de profondeur)
   
 
En parallèle de notre intervention sur la "lagune maudite", nous reconstituâmes des berges correctes pour le bassin. Ceci impliqua, entre autres, que l'on construise (nous ne nous en sommes pas chargés) un muret plus stable que ne l'était la barrière anti-rhizomes supposée retenir les bambous, que l'on remodèle certains contours et que l'on crée des reliefs internes.
 
 
Rénovation berge bambous
 Déplacement des bambous surnuméraires et élimination des rhizomes dangereux
 
 
Rénovation berge parpaings
 
 
Rénovation berges et pouzz 
Travaux de modification des berges
 
 
   
Par ailleurs, un nouveau plan de plantation fut décidé, qui tenait compte des diverses modifications et de l'adaptation des essences aux goûts du propriétaire et conditions de culture.
 
plan mare couleur comp
 
 
Ah, si, j'oubliais...
 
Pour diverses raisons, toutes très valables, nous ne pûmes travailler en assec et donc vider la mare. Dans ces conditions, la moindre intervention sur la bâche devient compliquée, et un travail en-dessous constitue un effort collossal, même pour aménager une petite excavation d'un mètre carré à la manière d'un mineur de fond du XVème siècle. Un litre d'eau, c'est 1 kg de masse verticale; imaginez la poussée d'une mare sur chaque centimètre carré de bâche tendue sur toute sa surface, lorsque l'on creuse dessous...
 
Modifications berges
 
 
Pour nous reposer, nous plaçâmes alors, encore, quelques roches à la main.
 
Roches et pouzzolane
 
Quand nous êumes achevé de mettre en place nos différentes structures, l'hiver particulièrement mordant cet année-là vint emprisonner tout l'aménagement dans 50 cm de glace pendant quatre semaines polaires. Et mettre nos nerfs à l'épreuve, certaines plantations ayant été effectuées en toute fin d'automne, au mois de décembre.
 
Mare nue et gelée
 
 
Ponton gelé
 
Le fait de produire les plantes "à la dure" nous a assuré des pertes très limitées sur l'ensemble, qui ne se sont que très peu ressenties au printemps, d'autant que nous avons remplacé la plupart des végétaux qui n'avaient pas survécu dès les premiers beaux jours.
 
Nous plantâmes dès mars les plantes pour le lagunage, afin qu'elles s'implantent au plus vite et que le dispositif filtre à nouveau ce plan d'eau qui en avait besoin.
 
Plantation lagune
 
   
 
Au bout du compte, le résultat fut à la mesure de nos attentes et, comble de bonheur, de notre client! L'été qui a suivi les travaux, l'eau commençait à (re)devenir limpide, permettant d'apprécier à nouveau les carpes koï multicolores évoluant en bancs dans la mare.
 
 
Mare rénovée
La mare lors de l'été qui a suivi les travaux
 
 Lagunage refait 08 2012
 
Le lagunage 6 mois après sa plantation 
 
 Eau éclaircie par le lagunage
L'eau s'éclaircissant progressivement en sortie de lagunage 
 
 Koïs    Kois
 
 Koï
  Le ballet des carpes koïs, que l'on ne voyait presque plus 
 
 
Petite série de "avant-après"
 
 
 
Berge à rénoverAv
ant
    Berges refaitesAp
rès 
Rénovation de bassin, E. Lenoir

 

 

 

 

 

 

  La berge massacrée par les bambous

 

Jeunes berges gelées Avant

Berge refaiteAprès

 

 

 

 Pousses en jardinières Avant

Pousses en jardinières 6 mois Après   Jardinières aquatiques

   Nos jardinières en géotextile, et leur évolution en 6 mois

 

 Sortie de lagunage agonisante Avant

 Lagunage 08 12 trop plein Après

  L'entrée de la rivière et la sortie du lagunage 

 

 Pousses en berge rénovée Avant

 Pousses en berge 1 anAprès

  La presqu'île de la tortue

 

Amenagements-0003.JPG Avant

 Amenagements-0959.JPG Après (de plus près) 

L'arrivée de l'eau en provenance du lagunage

Voici ce à quoi ressemble le lagunage aujourd'hui, quatre ans plus tard: 

 

 

 

 

 

 

LAgunage pour filtration de bassin

 

 

 

 

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 Et l'ensemble a conservé assez de son naturel pour qu'un couple de colverts décident d'y élire domicile au printemps, et que madame y ponde! 

 

Et si vous voulez plus d'images de nos travaux, vous en trouverez d'autres ici

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Le retour du lotus, ou comment le printemps 2012 nous aura cassé les pieds

Publié le par le père Lenoir

 

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Après une saison de production extrêmement compliquée, avec son hiver doux jusqu'en janvier, calamiteux et glacial brutalement ensuite, son printemps froid et sec, puis froid et humide, et son début d'été aux allure d'octobre, il aura fallu développer des trésors de patience et de malice pour parvenir à faire subsister l'intégralité de la gamme, qui a payé un lourd tribut aux conditions météo.

 

 

Pour la première fois, nous avons vu disparaître des plantes qui, jamais auparavant, malgré nos hivers rigoureux (facilement -18°C tous les ans, parfois moins, et des bassins couverts de 30 cm de glace à chaque hiver) habituels dans ce coin de la Bourgogne, n'avaient autant souffert. La douceur du mois de décembre n'ayant pas incité les plantes à se mettre en repos végétatif, c'est alors qu'ils étaient en pleine pousse, voire en fleurs, qu'ils ont été cueilli par les températures négatives de janvier 2012 (presque 30°C d'amplitude thermique en moins d'une semaine). Un froid mordant, violent, descendu très vite en terre en causant des ravages jusque dans les champs de céréales et les forêts. C'est ainsi que des végétaux originaires de régions aussi froides que la Sibérie, le Canada et le Camtschatka ont purement et simplement calanché -passez-moi l'expression.

 

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Comble du désespoir, après un court redoux en mars, un épisode de deux semaines à -10°C a achevé certains sujets qui montraient pourtant des signes de pénible redémarrage.

 

Le résultat fut sans appel: nous avons perdu au bas mot 1/3 des végétaux produits ou en cours de production, et ceux qui sont restés n'ont souvent pas pu être vendus, car devant être utilisés comme pieds-mères afin de relancer la production. Concernant les iris du Japon, nos quelques bambous et certaines variétés de plantes vivaces, nous avons accusé plus de 90% de pertes, constatées pour la plupart définitivement entre avril et juillet.

 

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Comme ceci n'était pas suffisant, le chauffage qui conserve la principale serre hors gel est tombé en panne à diverses reprises, avec des températures enregistrées la nuit à -4°c à plusieurs reprises.

 

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L'état des plantes mi-avril (elle devraient avoir meilleure mine!)

 

Pourtant...

 

Pourtant, nonobstant ces nombreux coups du sort, et souvent grâce à des sujets conservés en pleine terre ou récupérés de semis spontanés dans la pépinière, nous avons pu redémarrer. Les papyrus du Nil, Lotus, Thalias, mouchés par le gel dans la serre ont été nettoyés, divisés lorsque c'était possible, chouchoutés. La serre a ressemblé peu à peu à une Manhattan organique, où l'on a du empiler les rejetons a préserver des frimats qui sévissaient encore, en travaillant sans relâche pour être en mesure de répondre au mieux à le demande qui suivrait dès les beaux jours.

 

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La serre en mars

 

 

C'est pour cela que nous n'avons que fort peu de lotus à vendre cette année, car il m'a semblé plus judicieux, dans une vision à moyen terme, de renforcer nos pieds mères, d'en reconstituer de nouveaux, afin de pérenniser  la collection plutôt que de nouveaux sujets commercialisables de suite, mais de qualité médiocre parce que trop faibles. C'est aussi le cas pour la collection d'Iris, très affectée. Nous disposons donc de peu, mais bien...

 

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Nelumbo nucifera (Lotus) pied-mère

 

Alors, ne vous offusquez pas, chers clients, nouveaux ou anciens, attirés par un article dans Rustica ou l'Ami des Jardins, ou une émission télé, lorsque je vous annonce qu'il nous reste fort peu de telle ou telle variété, et donne l'impression de ne pas vouloir vendre; c'est que je veux, par dessus tout, que les sujets qui partent chez vous soient solides, durables, robustes, et que cela puisse durer longtemps, sans avoir à jouer les revendeurs de plantes cultivées ailleurs.

 

Les plantes de la pépinière aquatique sont des "survivors"! C'est pour cela qu'il faut, par votre patience et votre compréhension, que vous les méritiez!!! Mais avouez que ça vaut le coup!

 

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 Nelumbo nucifera et Nelumbo lutea, pieds-mères fleuris cette année

 

Je profite, au passage, de cet article pour remercier chaleureusement nos nombreux clients nous ayant proposé de récupérer chez eux de quoi redémarrer notre culture de certaines espèces. Car, en effet, les sujets en place ont dans leur immense majorité parfaitement affronté cette année éprouvante, ce qui m'encourage plus que vivement à continuer de les produire de la façon rude et risquée qui est la nôtre!

Merci de votre confiance renouvelée!

 

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La serre en mai. De nombreuses plantes ont déjà été sorties

 

Enfin, bien qu'il y ait quelques manques à l'appel, la pépinière ressemble quand même à autre chose aujourd'hui, et on a même de quoi en être plutôt fiers.

 

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  La pépinière, en juin 2012

 

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Un Peltoboikinia watanabei, qui trouve sa place comme il peut dans la serre surchargée 

 

Une fois encore, la solidité éprouvée de nos sujets nous aura permis de redémarrer, offrant une gamme de plus de 400 taxons de plantes aquatiques, vivaces, fougères pour le plus grand bonheur de ceux qui les découvrent... et de ceux qui les cultivent!

 

 

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Pistil et étamines de Lotus. Leur splendeur est comme un remerciement pour notre patience...

 

 

 

 

 

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En tournage...

Publié le par le père Lenoir

 

Après une intervention sur France 3 Orléans l'an passé pour la pépinière, nous voici de nouveau sur le petit écran.

 

Cette fois-ci, c'est dans l'émission "100% Mag", sur M6, que l'on apparait. Le petit reportage nous montre en train de créer un petit bassin en Seine-et-Marne avec nos petites mains musclées. Ce bassin "modeste" dans ses dimensions fournissait le parfait exemple de la possibilité d'avoir un jardin d'eau personnalisé, même dans un jardin de dimensions relativement réduites sans avoir à recourir à ces horribles bacs préformés qu'il est impossible de valoriser avec de la végétation.

 

1ère diffusion le jeudi 31 mai 2012 à partir de 18h45. Pour la voir c'est ici

 

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Par malchance, le festival de Cannes est terminé, nous monterons les marches l'an prochain...

 

Ce que le reportage n'a pas montré, et là où le commentaire était erronné:

 

   

Pour le bassin mis en exemple, il n'y a pas de flitration, la pompe est une pompe à bassin normale, et non "filtrante", la petite lagune plantée et le ruisseau faisant office de filtration naturelle.

 

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En effet, l'eau s'est éclaircie dès le lendemain:

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Et il a fallu un peu plus qu'une pelle, car sans les ouvriers qui se tenaient au bout des manches le bassin serait toujours une pelouse !

 

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 Et voici, en quasi-exclusivité, la version "avant-après", agrémentée de quelques détails:

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Vous remarquerez au passage que la pelouse est revenue en 24h comme par enchantement... .

 

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    Et voici l'évolution du bassin après 4 mois:

 

Amenagements 0669

 

Amenagements 0660

 

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Conditions générales de vente

Publié le par le père Lenoir

 

 

 
Conditions générales de vente pépi  

(Concernent les achats effectués directement à la pépinière et la vente aux professionnels)

 

 

 

 

 

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FETES DES PLANTES 2012

Publié le par le père Lenoir

 

En 2012, vous pourrez nous retrouver notamment sur les manifestations suivantes:

(la liste peut être mise à jour en cours de saison, restez vigilants!)

 

 

 

7 et 8 avril 2012 : Foire aux plantes rares à l'écomusée de la Bresse bourguignonne à Pierre de Bresse (71)           

 

 

 

 

21 et 22 avril 2012: 4èmes "jolies flores" à Provins (77), au couvent des cordelières.

 

 

28 et 29 avril 2012 : 32ème fête des plantes de printemps à Schoppenwhir (68), près de Colmar

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5 et 6 mai 2012 :   23ème Fête des Plantes  au Château de la Ferté St aubin (45)
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13 mai 2012: Fête des saints de glace à Vareilles (89), accès gratuit
 

 

18, 19 et 20 mai 2012: Journées des Plantes de Courson, au domaine de Courson-Monteloup (91)  

 

2 et 3 juin 2012 : 4ème Fête des plantes aux Jardins du Grand Courtoiseau à Triguères (45)

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16 septembre 2012 Dimanche des plantes à Seine-Port (77)

 

29 et 30 septembre 2012 le Jardin des Dentelles en fête à Amilly (45)  

 

Jardin des dentelles   

 

13 et 14 octobre 2012  journées de l'Arbre à l'Arboretum National des Barres- Arbofolia à Nogent-sur Vernisson  (45)

 

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Les effets de 2011 sur les plantes

Publié le par le père Lenoir

Phénomènes constatés au sein de la pépinière ou lors de nos interventions dans les parcs et jardins, et choix de culture :

 

Baisse de pluviométrie globale, la sécheresse ayant été très marquée en 2011, d’avril à octobre ; les pluies rencontrées durant le mois d’août ont cependant permis de limiter les dégâts en n’aggravant pas plus une situation qui, dans notre région, aurait pu être catastrophique. Cette hygrométrie estivale, accompagnée de températures exceptionnellement basses (des gelées blanches le 12 août dans certains secteurs de l’Yonne, et plusieurs matinées à peine au-dessus de 2°) a partiellement compensé le déficit hydrique très marqué depuis le printemps.

 

Cependant, l’alternance de journées chaudes, quasiment caniculaires, avec d’autres beaucoup plus fraiches, ainsi qu’une énorme différence entre les températures nocturnes et celles de la journée (4 à 7°C le matin, souvent 30°C  l’après-midi) ont mis la végétation à rude épreuve.

 

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Schizostylis. Ils ont fleuri au moins deux fois cette année, parfois trois.

 

Les plantes (et la nature en général) étaient déjà déboussolées depuis l’automne 2010, qui s’était achevée exceptionnellement tôt, en octobre. L’abondance de neige (couche protectrice efficace pour la plupart des végétaux) et les froids précoces avaient déclenché un passage à la dormance hivernale rapide. De fait, les plantes s’étaient réveillées dès que les premiers beaux jours étaient réapparus, en février-mars pour déclencher leur printemps en avance, vite suivi d’un été reconnu par elles dès la fin avril, où chaleur et sécheresse ont largement sévi.

Par voie de conséquence, certaines ont accompli leur cycle bien plus rapidement, ou l’ont déclenché au mauvais moment car ne retrouvant plus de repère convenable, l’été 2011 ayant de sérieux airs d’automne.  

 

Les Lotus (Nelumbo sp.) et les Thalia dealbata de la pépinière ont beaucoup souffert de cette précocité des frimas, n’ayant  pas eu le temps de constituer de belles réserves dans leur souche ou leurs rhizomes avant l’hiver, et n’ayant pas trouvé ensuite les conditions idéales pour redémarrer (jours trop courts malgré les températures printanières). Nous avons ainsi perdu durant l’hiver environ 70% de notre production, dont les survivants ont servi à reconstituer des pieds-mères. Nota : les sujets déjà implantés dans les mares, bassins et étangs n’ont, eux, pas subi de tels dommages, leur rhizosphère étant déjà conséquente et le volume d’eau dans lequel ils sont placés constituant un bon tampon thermique que ne permettent pas les bassins et conteneurs de production. De plus, l’unique tunnel chauffé est juste conservé « hors gel », à environ 3°C , et cette période s’est vue considérablement allongée par des nuits très fraiches tout au long du printemps 2011.

 

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Lotus en culture

 

C’est ainsi qu’à la pépinière nous avons pu constater des stades végétatifs intervenant à des dates totalement rocambolesques, voire des aberrations : en août, les sagittaires présentaient, dans la même plate-forme de culture, et alors qu’elles avaient toutes été cultivées au même moment,  des aspects aussi variés que les saisons, de la jeune pousse aux feuilles fanées, en passant par la floraison. Pis : on trouvait parfois dans un même pot des bulbes en début de croissance (habituellement en mars) et des parties aériennes en fin de cycle !

 

 

Les Nymphéas en culture ont été très marqués par ces changements, qui ont nui à leur démarrage et décalé leur floraison très tardivement, jusqu’au début décembre (contre mi-octobre les années « normales »).

 

 

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Ce que l’on a pu remarquer, c’est une qualité médiocre de la pousse pour la plupart des variétés de la pépinière, tous genres confondus, tout au moins jusqu’en septembre où les plantes sont devenues pour la plupart éclatante de beauté, jusqu’au mois de novembre où, d’habitude, la majorité d’entre elles ont disparu pour passer en repos végétatif.

 

Bien entendu, nombre de végétaux se sont adaptés à la situation, et l’on a pu bénéficier d’une belle remontée de floraison en septembre et octobre, puisque ce furent les mois qui ont le plus ressemblé au début d’été, à une période mai-juillet classique. Certains même ont profité de cet étrange climat, comme c’est le cas pour les fougères, qui ont été superbes cette année, profitant de l’hygrométrie estivale.

 

 

Néanmoins, et contre toute attente, nous n’avons pas vu de prolifération de parasites intempestive, ni de maladies particulières. Les dégâts ont été somme toute habituels, sans excessive intensité. Une probable attaque de nématodes a cependant été observée durant l’été, mais a été circonscrite par des méthodes culturales (limitation des arrosages, mise à sec, destruction ou isolement des quelques végétaux attaqués…). Les parasite ayant eux aussi été affectés par le climat (et limités par la neige en début d’année), ils ont pu être maintenus à des effectifs corrects, les auxiliaires naturels que nous privilégions se chargeant ensuite de réguler leur population.

Suivant un parti-pris écologique et responsable, nous avons choisi de limiter les arrosages malgré la sécheresse, consommant près de 20% d’eau de moins que l’année précédente, pourtant plus pluvieuse, y compris pour les plantes aquatiques, et de réduire la fertilisation des substrats. Ceci a eu pour conséquence un renforcement du système racinaire des végétaux, et la limitation d’un emballement végétatif qui aurait été susceptible de contrarier leur reprise chez nos clients. Les plantes ainsi « endurcies » ont pu alors démontrer un taux de reprise constant, malgré les conditions difficiles dans lesquelles elles ont dû pousser. Le prix à payer pour cela était un volume moins important des parties aériennes, adaptation naturelle aux périodes de disette hydrique.

 

 

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Eriophorum angustifolium (linaigrette), complétement au sec. le pied a grillé en juillet, puis est réapparu en septembre, en pleine forme.

 

 

Ceci nous pousse à croire que la lutte biologique et le choix de méthodes culturales adaptées  constituent de très loin les meilleures techniques de protection des végétaux, notamment face aux changements climatiques brutaux.

 

Au jardin, ceci peut se traduire de plusieurs façons. Tout d’abord considérer quelle est la situation de départ : un sol drainant et un sol argileux ne se comporteront pas de la même façon face au climat, et forcément impliqueront qu’on ne se comporte pas de la même manière dans les deux cas. Si la Bourgogne a été généralement épargnée par les désastres de la sécheresse de 2011, c’est pour beaucoup grâce à la qualité de ses sols, qui bénéficient d’une bonne rétention de l’eau. Les secteurs les plus malheureux cette année ont souvent été les régions sableuses de fond de vallée et les coteaux calcaires, bien que ces derniers soient généralement des territoires viticoles peu sensibles au manque d’eau (au contraire).

Inversement, dans le cas de pluies diluviennes,  les sols plutôt compacts restent en place, sont moins sujets à l’érosion et aux glissements de terrain mais voient l’eau glisser à leur surface sans pour autant s’en gorger s’ils sont restés secs longtemps. C’est ce qui a causé nombre d’inondations  en décembre, ceux-ci n’étant pas encore prêts à accueillir les fortes précipitations qui ont accompagné l’épisode tempétueux. Il faut alors se référer à l’histoire des alentours du jardin, car très souvent la mémoire paysanne –ou citadine- regorge d’informations quant aux techniques employées jadis pour s’affranchir de ces contraintes qui ont toujours eu lieu, bien qu’elles soient plus nombreuses aujourd’hui.

On peut se souvenir d’expressions comme « un binage vaut deux arrosages », ou bien du fait qu’antan on labourait les vignes perpendiculairement à la pente, pour éviter les glissements de terrain et permettre à l’eau de s’infiltrer en chemin. Autant d’astuces précieuses, locales ou non.

Ensuite, estimer la configuration naturelle du terrain, les zones plus ou moins sèches, celles qui subissent les vents desséchants, celles qui peuvent être arrosées ou non et la concurrence éventuelle des végétaux entre eux.

 

 

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Paillage d'un massif avec de la paillette de chanvre

 

 

Quoiqu’il en soit, il convient de choisir les végétaux en fonction de leur biotope d’origine, de leurs besoins, afin qu’ils soient à l’aise sur le site qu’on leur propose. Le cas échéant, là où la passion l’emporte sur la raison, et que les jardiniers tiennent absolument à installer une plante qui ne serait pas parfaitement à sa place, le paillage (feuilles, paillette de chanvre ou de lin, pétales d’ardoise, pouzzolane, paille, galets, etc…) permettent de très largement améliorer les conditions de vie des végétaux. Le sol reste relativement frais l’été, la déperdition d’eau diminue, le sol est gardé chaud durant l’hiver et, comble du bonheur, on maintient une vie animale et microbienne prépondérante au bien-être des plantes.

 

Dans les zones très venteuses, la constitution d’une haie coupe-vent présente elle aussi des avantages indéniables. Elle n’a pas besoin d’être très haute, ni persistante, peut être constituée d’espèces endémiques, et parfois même subventionnée par le conseil général ou la chambre d’agriculture.

 

Si les bassins artificiels restent maîtrisables, les mares et étangs, quant à eux, subissent de plein fouet le manque d’eau. Ainsi, cette année, le niveau d’eau n’a fait que descendre, pour se stabiliser en août, descendre à nouveau en septembre et octobre, puis, enfin, se recharger à partir de fin novembre. En décembre leur niveau normal n’était toujours pas atteint dans la plupart des secteurs. Mais, bien que ceci puisse être inquiétant pour la végétation rivulaire, qui s’est fréquemment retrouvée à sec, les choses rentreront dans l’ordre au printemps si la pluviométrie est normale, les plantes de terrain sec ayant colonisé leur espace de vie pendant l’année étant amenées à disparaître dès que l’eau aura atteint son niveau normal.

Les nouveaux aménagements sont restés nus toute l’année, rien ne pouvant y pousser sinon quelques adventices comme le chardon ou le pissenlit, et leur plasticité a été mise à rude épreuve. Cependant, on constate aujourd’hui qu’ils se sont généralement bien stabilisés, et offriront à la fin de l’hiver des emplacements de choix pour la végétation aquatique après cette année de « respiration ».

 

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Berge neuve, plantée en mars, restée sèche durant des mois

 

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 La même, en septembre. La végétation a littéralement explosé avec les pluies d'août

 

 

Les inondations, glissements de terrain, tempêtes, etc., peuvent aussi, très largement, être endigués par le Génie Végétal, qui emploie les plantes dans des domaines du génie civil essentiels (maintien des berges, fixation des sols, etc.) tout en présentant des coûts de mise en œuvre très inférieurs à des travaux classiques, avec un impact environnemental toujours positif.

 

 

Note sur les plantes exogènes : lé réchauffement climatique implique aussi l’arrivée de plantes initialement supposées « non pérennes » du fait de la rigueur du climat français, en particulier au Nord de la Loire. Nonobstant, on constate que certaines espèces ont pu prendre une place importante dans l’écosystème, nuisant à l’équilibre de celui-ci. C’est le cas pour deux plantes aquatiques : la Jussie (Ludwigia sp.) et le Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum), qui se sont développées outrancièrement sur une bonne partie du territoire au détriment des espèces endémiques. En l’absence de fortes gelées, leur survie s’avère problématique.  Pourtant, après quelques décennies de présence en France, on constate sur certains secteurs une baisse de leur rendement colonisateur, la faune locale commençant à s’y adapter et offrant un début de déprédation à leur égard, alors qu’auparavant aucun parasite ou prédateur ne s’y intéressait vraiment. Désormais accablées par « nos » parasites, on peut penser que leurs populations vont régresser, jusqu’à un seuil tolérable, comme c’est le cas dans leurs pays d’origine.

 

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 Queue d'étang transformée en champ de jussie

 

En guise de conclusion, un rappel élémentaire : on n’est jamais plus fort que la nature. Reste à s’en accommoder, à interagir intelligemment avec elle et à retenir les leçons du passé, notamment en matière d’agronomie. Il est plus facile de s’adapter que de lutter: le roseau plie, mais ne rompt pas !

 

 

 

 

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Dossier de Presse

Publié le par le père Lenoir

 

 

Téléchargez le dossier de presse de la pépinière, au format PDF, ici

 

    Hepatica nobilis

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