Journal de début mai- biodynamie amie
Cette année encore, je m'émerveille de l'explosion de la végétation, qui me régale à chaque instant dès que je fais quelques pas dans la pépinière, où tous travaillent d'arrache-pied malgré les aléas pour que la production soit toujours de même qualité.
Pour être tout à fait franc, je trouve même qu'elle s'améliore!
Le plus troublant, est qu'elle s'améliore notamment parce que, après avoir rejeté depuis le début les traitements chimiques, j'en suis même venu à éliminer la plupart des traitements bio, et que désormais la corne a remplacé toute autre forme de fertilisation dans la majeure partie de la production. Les premiers tests sur les nymphéas auront lieu cette année pour voir si nous pouvons réellement nous affranchir des engrais pelliculés (le type le moins polluant d'entre tous -y compris les bio!- dès lors qu'on est dans l'eau).
Nous désherbons dans les pots, bien évidemment, mais avec un seuil de tolérance différent, et laissons les hépatiques (cousines des mousses et des algues) se développer à la surface de certains pots pour nous servir de paillage.
Nous exploitons un second site -qui sera l'unique dans les prochaines années- où les conditions sont encore plus dures que sur celui de départ, à St Romain-le-Preux. Micro-climat particulier, à seulement 5km: 2 à 3°C de différence en hiver, battu par les vents, des précipitations plus fortes, un froid plus intense et plus prolongé. Nombre de pieds-mères y ont été installés en pleine terre, dans le jardin que l'on a appelé Le Flérial; les plantes y sont éprouvées et parfois sélectionnées au sein d'une même essence pour n'en garder que les plus solides.
Il s'ensuit de ces "techniques" un développement de la plante cultivée sans commune mesure avec ce qui est produit de façon traditionnelle: l'enracinement est d'une très grande qualité, même quand il n'est pas très abondant, les pousses sont saines et bien solides et, bien entendu, les plantes sont particulièrement résistantes.
En bref, comme toujours, "si ces plantes tiennent chez nous, il y a fort à parier qu'elles tiendront chez vous!"
Petites séries, ou plutôt petits lots dispersés en plusieurs endroits pour limiter les problèmes de maladies et de parasites. En multipliant les variétés sur une petite superficie, on réduit considérablement le risque de pullulation de ravageurs spécifiques.
La série d'Hémérocalles du Flérial, endurcis depuis plus d'un an. Une fois mis en terre, ils donnent systématiquement le meilleur d'eux-même.
Les pieds-mères de Linaigrette (Eriophorum angustifolium). Si nous les produisons surtout par division des sujets de l'année précédente, ce massif nous sert à renouveler périodiquement les souches produites. Inutile de préciser que c'est du costaud!
Que l'on ne vienne pas me dire que la Gyroselle (Dodecatheon maedia) et le Podophylle (Podophyllum peltatum) sont des plantes délicates! Ici, les deux ont été plantés grossièrement il y a un peu moins de deux ans, dans de la glaise à peine améliorée de terreau de récup', n'ont pas bénéficié d'ombre l'an passé parce que l'arbre supposé la donner a été très touché par un épisode de sécheresse et a perdu toutes ses feuilles fin mai, et aucun désherbage n'a été pratiqué depuis le jour de leur plantation. Comme dirait l'ami Friedrich, "ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts"! D'un autre côté, je ne suis pas convaincu que les mêmes plantes, issues d'une culture en accélérée sous serre, perfusées à l'engrais liquide, puissent faire preuve d'une telle capacité d'adaptation...