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Reconnaître les auxilliaires

Publié le par le père Lenoir

Cultiver en BIO implique la prise en compte de données écologiques de base. On ne produit pas impunément des plantes au milieu d'un biotope déjà existant!Ainsi, pour être certain de pouvoir accueillir les prédateurs de nos nuisibles, il est nécessaire de tolérer... les nuisibles! En plus de cultiver les plantes, il faut élever les auxilliaires, et donc leur laisser de quoi se nourrir. Il faut donc, en comparaison d'un type de culture "classique", réévaluer son seuil de tolérance.


De nombreux animaux servent d'utiles auxilliaires à la culture, éliminant ou plutôt régulant les afflux de parasites divers et variés. Les plus connus d'entre les "vilaines bestioles" dont on cherche à se débarrasser au jardin sont vraissemblablement les pucerons, les chenilles et les limaces. A moins d'être amateurs de traitements chimiques, il ne faut pas espérer s'en débarrasser totalement. Ce n'est pas plus mal, la nature ayant comme le dit la maxime "horreur du vide", on a tôt fait de remplacer un problème par un autre, la peste par le choléra, par exemple. Les insecticides à large spectre éliminent à la fois les insectes néfastes, mais aussi ceux qui pourraient être utiles. de plus, en l'absence d'insectes, les oiseaux insectivores, tels hirondelles, fauvettes et mésanges, ne trouvent plus moyen de subsister, ce qui pose d'énormes problèmes en début de saison, leur rôle post-hivernal étant prépondérant dans la lumitation des pullulations d'insectes. A titre d'information, une hirondelle mange 70 kg d'insectes par an, en bonne partie des moustiques et des papillons (donc de futures chenilles). Héradiquer les insectes est donc irresponsable, et source de graves déséquilibres biologiques.

 

 

Mante-et-punaise.jpg

 

Mante religieuse dévorant une punaise

 

Les musaraignes, petits insectivores -les plus petits mammifères français- chassant principalement la nuit nous débarrassent, en contrepartie des petites galeries qu'elles creusent, des larves souterraines de hannetons (vers blancs), de vers gris (tipules) ou autres taupins, vers surniméraires et autres bestioles dévoreuses de racines, dont le terrible othiorrynque, dévastateur pour les horticulteurs (la méthode biologique pour d'en débarrasser consiste à l'utilisation d'une espèce de nématode -ver microscopique- épandu par arrosage lorsque la température dépasse 10°C).

 

Libellule-2.jpg

 

La libellule, prédateur efficace des insectes volants

 

Nous ne reviendrons pas longtemps sur les coccinelles, bien connues, dont les lâchers massifs d'hybrides issues d'asiatiques (harmonia, pour ne pas la citer) causent de réels problèmes de biodiversité.  Il faut se contenter de préserver ces bêtes à bon dieu bien connues sur site, sans en réintroduire, et d'apprendre à en reconnaître la monstrueuse larve, dont l'aspect n'évoque en rien l'adulte et consomme bien plus de pucerons que ses parents.

 

 

Crapaud-graviers.jpg

Le crapaud commun (Bufo bufo), à l'étonnant mimétisme

 

 

A la pépinière, nous luttons très efficacement contre les pucerons en maintenant la présence d'une guêpe noire millimétrique, Aphidius, qui pond directement ses oeufs dans l'abdomen des parasites, les transformant rapidement en momies dorées d'où s'échappera un nouvel adulte.

 

momie-puceron-aphidius.jpgMomie de puceron vide

 

Les syrphes, ressemblant à des abeilles plates volant sur place ou en zig-zag, bons pollinisateurs au stade adulte, ont un appétit débordant durant leur stade larvaire, et les pucerons sont leur plat de prédilection. C'est aussi le cas de cécydomies (Aphidoletes aphidymiza) - les agriculteurs en connaissent d'autres espèces pour les dégâts qu'elles occasionnent sur les céréales!- dont l'asticot orange est particulièrement vorace.

Le chrysope, aux longues ailes vertes et aux yeux dorés prohéminents, présente l'avantage de s'attaquer aux espèces les plus robustes de pucerons.

 

Syrphe larve et cécydomies cerclées

Larve de syrphe (cercle rouge), cécydomies (cercle vert), pucerons (cercle noir)

Cliquer sur la photo pour agrandir

 

gros-plan-nymphe-syrphe.jpg

Nymphe de syrphe

 

Les prédateurs insectivores de plus grande taille ont aussi leur intérêt: Mantes, araignées, ciccadelles, lézards, grenouilles et crapauds régulent agréablement les invasions, notamment au bord de l'eau, où les poissons circonscrivent quant à eux les populations de limnées (escargots d'eau) tandis que les massives larves de libellules et les dytiques -gros coléoptères noirs aquatiques- limitent les leurs!

 

lezard-vert.jpg

 

Lézard vert sur paillage copeaux de bois

 

 

Araignee.jpg

Araignée

 

Contre les limaces, escargots et autres loches, il faut préserver hérissons, musaraignes, grives et... vers luisants! Très joli la nuit grâce à son organe phosphorescent, cet animal pourrait pâtir d'un "délit de sale gueule" dans la journée, et finir sous la semelle d'un jardinier non averti.

Ver-luisant.jpg

Ver luisant

 

Un tas de bois, de pierres, de paille offrent un gîte des plus intéressants pour les auxilliaires macroscopiques, et le fait d'agrainer les oiseaux l'hiver, en ajoutant des matières grasses si possible, permet à ceux-ci d'hiverner dans de bonnes conditions, et d'être donc opérationnels dès les beaux jours.

 

mesanges-jeunes.jpg

Jeunes mésanges.

La disparition des haies, les insecticides et les surpopulations de chats

sont les principales causes des baisses d'effectifs concernant les passereaux.

 


 

 


 

 


 



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Tarifs

Publié le par le père Lenoir

 

La pépinière est ouverte sur rendez-vous de fin mars à fin octobre -en dehors de cette période, les végétaux ne sont ni vendables, ni présentables- et les tarifs, révisés annuellement, sont consultables sur place.

Des prix adaptés à la clientèle professionnelle sont disponibles sur demande.


Cependant, il vous est possible de faire vos achats en ligne en utilisant le lien ci-dessous:

 

 Vente en ligne

 

 

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