Résolutions 2018
Nymphaea Barbara Dobbins, Menyanthes trifoliata, Zizania latifolia, Lychnis flos-cucculi, Iris versicolor, Iris sibirica, Iris pseudacorus, Alisma lanceolata, etc., au Flérial
Avec toute nouvelle année arrive l'heure des bonnes résolutions.
Evidemment, nous ne les tiendrons pas toutes, c'est un principe, mais tout du moins nous efforcerons-nous d'en mettre en oeuvre certaines avant d'oublier fortuitement les autres.
A la suite d'une assemblée générale d'une austérité sans nom (non, je blague, est-ce qu'on a une tête à faire des assemblées générales, nous?), nous avons décidé d'un commun accord avec moi même que cette année serait marquée par le sceau de l'amélioration de ce que nous avons déjà.
Ainsi:
-Cyril a fait un boulot de rangement formidable dans la pépinière et nous avons organisé la production des Nymphéas de façon presque rationalisée; de fait cet aspect de la production sera moins pénible que les années précédentes et le suivi des stocks plus efficace. Nous allons continuer dans ce sens, et peut-être que nous saurons exactement ce dont on dispose à tout moment de la saison. (En réalité j'espère que non, ce serait tellement ennuyeux...)
-Il y a désormais des toilettes sèches à la pépinière. C'est très rustique mais, au moins, ça évitera à certains d'attendre d'atteindre le plus proche restaurant du secteur (4 km) ou de courir discrètement jusqu'aux jolis bois qui bordent le Flérial. C'est l'occasion de fertiliser le sol pauvre des arbres les plus gourmands, mais aussi d'accepter plus facilement les demandes de visite.
-Nous allons limiter la production des plantes qui se vendent comme des urnes biplaces, conservées dans la gamme par pure collectionnite aiguë mais dont, au demeurant, personne ou presque ne veut. C'est dommage car il y en a de très chouettes, mais même en menaçant les clients ils n'en veulent pas... Elles resteront au catalogue mais ne maintiendrons un stock que de quelques sujets pour pouvoir éventuellement relancer leur production un jour. (A savoir: c'est en général à ce moment précis que l'on reçoit une demande pour fournir urgemment des quantités astronomiques d'une variété dont on s'est démuni juste avant. C'est le jeu...)
-On va se calmer sur les Hostas: 45 variétés c'est bien, mais lorsque l'on n'est pas les spécialistes de cette plante, les clients ne s'adressent à nous que pour nous acheter les variétés les plus spectaculaires, ou celles que l'on promeut avec insistance. Là encore, nous allons faire en sorte de conserver des pieds-mères de toutes les variétés en cas de besoin, et concentrer la production là où elle s'avère judicieuse. Non pas que je n'aime pas cette plante, bien au contraire (en plus elle se mange, alors...), mais c'est l'une de celles qui nous obligent à l'unique traitement de la pépinière: un anti-limaces bio, le ferramol. Le but étant d'éliminer aussi cet ultime produit de la production, même s'il est bio, limiter les surfaces le nécessitant est un premier pas pour y trouver des alternatives (j'ai des idées, mais il faut les mettre en test). A moins qu'un lecteur de ces pages ne nous annonce un impérieux besoin de plusieurs dizaines d'Hostas beaux et forts dans leurs pots d'un litre avec des racines formidables, bien entendu...
-L'abri construit avec du bois de récupération (Merci Guy-Michel) et a été couvert l'an passé devrait recevoir ses premiers murs, a priori en torchis pour une partie d'entre eux. Etant donné que ce matériau ne peut pas être mis en oeuvre en-dessous d'une certaine température, pas sûr du tout que les parois seront opérationnelles pour le printemps. J'hésite encore entre conserver les tôles de récup telles qu'elles et tenter un dispositif de végétalisation du toit à la punk. J'avoue aimer l'aspect "vieille cabane bricolée qui traîne là depuis Mathusalem" que procure la vieille tôle, d'autant que cela fonctionne très bien esthétiquement avec les végétaux qui l'encadrent. A suivre...
-Un pied de Myriophylle du Brésil a atterri dieu sait comment dans une des mares du Flérial (on ne produit plus cette plante depuis plusieurs années, avant même que sa culture ait été prohibée et avant que la pépinière ait migré au Flérial) et me nargue mois après mois en réapparaissant chaque fois que je crois en être arrivé à bout. Cette année, je lui fais sa fête, même s'il faut prolonger l'apnée plus longtemps pour farfouiller dans la vase afin d'en extirper les ultimes tronçons.
- Rappeler régulièrement l'existence de la page réservée aux clients de la pépinière pour montrer leurs aménagements : https://www.facebook.com/Vos-jardins-avec-les-plantes-de-La-P%C3%A9pini%C3%A8re-Aquatique-507454676277758/?
- Faire savoir qu'on propose des bons-cadeaux sur la boutique en ligne, et mettre au point le nouveau dispositif de traitement des eaux usées par phytoépuration.
-Je communiquerai mieux pour proposer des formations sur place, et vais organiser un peu plus tôt le stage photo-nature proposé annuellement avec mon fabuleux photographe de frère, et m'organiser un peu mieux pour proposer une solution d'accueil et un éventuel hébergement. Le Flérial étant jeune, je n'ai pas jusqu'alors incité les visiteurs à l'arpenter, de peur qu'ils soient déçus; et les conditions d'accueil sur site étaient bien trop spartiates -elles le sont encore- pour que je réponde positivement à certaines demandes (oui, c'est vrai, les pépiniéristes et les paysagistes ont leurs petits principes et leur caractère). Désormais, il commence à représenter un outil tout à fait honnête pour raconter les plantes d'eau, la création des mares et des bassins, le jardin punk évidemment et la gestion écologique des sites. On parle parfois de permaculture, mais on met tellement de choses dans ce mot-corbeille...
Maintenant qu'il y a des toilettes et un endroit pour se mettre à l'abri, ça change beaucoup de choses! Si ça continue on va même ouvrir une boutique de souvenirs!
-Ce serait bien que nous organisions une sorte de "portes ouvertes". Seulement voilà, j'ai horreur de ça.
L'idée de faire venir des visiteurs en masse pour leur proposer nos produits et un jardin qui se veut sauvage, par une démonstration publicitaire de nos formidables qualités va à l'encontre d'un certain nombre des principes fondamentaux de l'entreprise et de l'état d'esprit de la personne qui vous écrit là. Probablement que l'organisation d'un spectacle, d'une conférence en plein air, d'un événement groupant différents intervenants et/ou d'une visite pédagogique plus large que d'habitude pourrait faire l'affaire. Un festival de poètes et d'utopistes amateurs de miel et de belles plantes par exemple... L'idée-phare reste quand même la promotion d'une approche naturaliste de la production végétale et du paysage, bien plus que celle de faire des sous (ne dites rien, je sais: c'est un peu bizarre d'avoir une entreprise et de ne pas vouloir faire des sous. Je n'ai pas dit que je ne le voulais pas, mais que ça n'est pas la priorité. On aura l'air malin avec nos sous, dans un monde moche, triste, individualiste et pollué!)
- Nous allons nous lancer dans une grande offensive commerciale pour rafler tous les marchés publics et la grande distribution et lancer une OPA sur le Potamot nageant. Oups, excusez-moi, un stagiaire de HEC avait pris le clavier...
-Dernière bonne résolution: faire en sorte que l'entreprise perdure et qu'elle donne envie de planter des tas de plantes, d'aménager des jardins fabuleux, et, si possible qu'on y soit pour quelque chose!