Stage bassins et zones humides au Feÿ le 3 avril 2021
Le 3 avril 2021, j'animerai au chateau du Feÿ (89) une journée de stage auyour de la gestion des zones humides, mares et bassins au jardin.
Réservations ici et programme ci-dessous:
Le 3 avril 2021, j'animerai au chateau du Feÿ (89) une journée de stage auyour de la gestion des zones humides, mares et bassins au jardin.
Réservations ici et programme ci-dessous:
Le SAMEDI 6 MARS 2021, j'animerai dans le cadre hors du commun du château du Feÿ à Villecien (près de Joigny, dans l'Yonne, à 1h30 de Paris, Troyes et Orléans) une journée de stage sur le thème
Biotopes et Écosystèmes : Préserver la biodiversité dans les jardins
Une occasion de se connecter à la nature et à ses besoins, de découvrir les évolutions des biotopes, apprendre à connaître les écosystèmes, lire les paysages et permettre une meilleure appréhension des méthodes permettant de préserver la biodiversité dans vos jardins. Objectifs du stage Ce stage a pour objet de contribuer à améliorer la compréhension de ce qu’est un écosystème et l’interaction que nous avons avec lui, aussi bien en tant qu’usagers que gestionnaires ou concepteurs. Il permettra de donner les bases nécessaires avant de se lancer dans un projet de création, pour gérer ou comprendre des sites existants, leurs forces et leurs fragilités. Orienté dans le sens d’une gestion durable et écologique du paysage anthropisé, il sera étayé par des exemples concrets et des ateliers.
Pré-requis : aucun
Public : néophytes et professionnels, collectivités, particuliers et entreprises ayant attrait aux domaines du jardinage, du paysage, de l’urbanisme ou de l’écologie.
Cette journée fera partie d'un week-end thématique, le dimanche 7 mars étant animé par Anaïs Straumann-Lévy autour de la thématique Plantes sauvages du printemps et explosion de saveurs ! / Connaître, reconnaître, manger, utiliser les plantes de Mars /
Programme du samedi:
Matin
Présentation de ce que sont un milieu, un écosystème, un biotope et un paysage - Description des principaux types de milieux et biotopes - Explication de ce qu’est un écosystème
Atelier: En promenade commentée sur une très faible surface, les participants sont invités à identifier divers biotopes et écosystèmes qu’ils sont en mesure d’observer (pelouse/écosystème prairial, massif d’arbustes, bosquet/écosystème forestier, abords de route, mur de bâtiment/ écosystème minéral, flaque d’eau/ biotope aquatique, etc.)
Après-midi
Comprendre pour agir en conscience - Définition de ce que sont un paysage, un jardin, un milieu artificialisé - Présentation de l’omniprésence anthropique dans le paysage contemporain, et de ses influences tant négatives que positives - Présentations de méthodologies et techniques respectueuses de la biodiversité, ainsi que des fausses bonnes idées (excès de ruches, jachères fleuries, aménagements pédagogiques inadaptés, etc.) - Observations sur le terrain
Atelier: au cours d’une promenade, reconnaissance d’un paysage, de ses composantes ou d’une situation. Analyse collective des données recueillies. Propositions personnelles de méthodes de gestion alternatives du paysage observé.
Week-end organisé par Célestine, centre de Formations itinérant "de retour à la Terre"
Infos pratiques et billetterie ici
L'évènement sur facebook, si vous voulez le partager
Le château du Feÿ, c'est aussi le festival Feÿ arts
Nature & Culture Château du Feÿ
C'est parti pour ce très beau projet avec le magnifique Château du Fey à Villecien près de Joigny : des journées de formation et des ateliers seront organisé...
La parcelle très joliment aménagée (mais pas encore achevée) par Nadia
Voilà, il est enfin prêt, le site internet de ce projet agrinaturel, expérimental et convivial qui se construit et se prépare déjà à produire ses premiers fruits et légumes cette année!
Pour fêter ça, je vous partage les premières images de drone (un immense merci à Laure et Alizée pour ce magnifique cadeau) et vous propose de venir fabriquer un peu de BRF dimanche 28/02 de 10h à moins de 17h. Conditions spartiates, distanciation sociale de plein air, et des vrais gens qui se voient et se parlent ailleurs que depuis un écran ou derrière un caddie de supermarché.
Les parcelles occupées et en cours d'aménagement par
Nadia (à gauche) et Adèle & Daniel (à droite)
Au centre, l'impluvium construit en chantier participatif en septembre dernier.
Il reste encore 4 parcelles disponibles et une pouvant être partagée.
Le jardin se construit également autour des parcelles expérimentales, et de très nombreux végétaux nourriciers, plantes de haie, arbres ont déjà été plantés. Il y a urgence à le rendre productif mais, surtout, à ce qu'il renforce son potentiel d'outil pédagogique à destination de tous dans les domaines de l'écologie, de la production agricole, de la résilience et de l'autosuffisance alimentaire, de la conception de jardins et de la coopération.
Le site internet comporte d'ores et déjà des groupes d'échange et de partage d'expérience (ils sont tout neufs et attendent qu'on les nourrisse!) pas mal d'informations utiles aux personnes en recherche de solutions pour produire leur nourriture dans le respect du vivant et l'adaptation aux effets du réchauffement climatique.
En attendant, on se voit dimanche pour hacher du saule?
Quelques images de la Haie de Morgon depuis les premiers coups de pelle en août 2020
Bienvenue à la Haie de Morgon!
Voilà, c'est démarré! Maintenant on vous attend; le monde de demain, c'est tout de suite!
Appel à candidatures
Si vous avez envie ou besoin d'apprendre à cultiver vous-même un potager, vous avez le moyen de le faire pour l'an prochain (ça se prépare dès l'automne, ces affaires-là).
Si les premières plantations de la forêt comestible qui occupera l'essentiel du site ont été effectuées avec Cyril et Alice, d'autres suivront, nombreuses. Mais ce qui compte vraiment, là, ce sont les parcelles expérimentales (les grands cercles photographiés) mises à disposition gratuitement pour qui en éprouve le besoin .
Mais qu'est-ce que ça veut dire, concrètement?
Charte d’accueil à la Haie de Morgon
L’objectif est de permettre à qui le souhaite de s’entrainer à la culture en conditions réelles et/ou d’expérimenter des techniques pouvant répondre aux enjeux d’autonomie et/ou de résilience alimentaire dans des circonstances de bouleversement climatique, de rationnement en eau et de raréfaction des ressources (engrais, amendements, traitements, énergie…), y compris les personnes n’ayant pas les moyens ou la possibilité d’avoir un terrain à cultiver qui le leur permette.
Chaque parcelle expérimentale circulaire délimitée par un fossé et un petit merlon mesure environ 200 m². Le sol naturel est argilo-limoneux, à limons battants, le pH de 7.2 à 7, à comportement hydromorphe et les cailloux y sont très rares (détails sur demande).
Toute personne physique ou morale souhaitant cultiver durant une saison complète (6 mois à 1 an) une des 7 parcelles circulaires expérimentales peut en faire la demande, sans contrepartie financière.
En échange, elle s’engage à :
• Avoir au moins 18 ans
• Respecter les règles de la production agrinaturelle*, à savoir :
-respect du vivant, sous toutes ses formes, sur la parcelle et au-delà d’elle, ce qui implique une absence totale de recours aux traitements, amendements et fertilisants d’origine chimique
-gestion raisonnée de toutes les ressources (eau, biomasse, matière organique…)
-limitation des actions biocides à leur absolue nécessité
-favoriser la couverture du sol au désherbage (sauf expérimentation)
-limitation au maximum de l’impact écologique de la production agricole
-considération pour la vie du sol
-considération de l’insertion de la culture au sein d’un biotope et d’écosystèmes existants
-préférence pour la stimulation des dynamiques naturelles à l’introduction d’intrants, qu’ils soient inertes ou vivants (auxiliaires produits industriellement
• Cultiver sérieusement la parcelle qui lui a été prêtée, ce qui implique une présence physique d’au moins une journée par semaine en pleine saison.
• Ne gâcher aucune production. Les récoltes devront avoir lieu tout au long de la saison, quitte à les proposer à d’autres personnes en cas de surproduction ou d’absence involontaire.
• N’employer que la ressource en eau disponible dans les impluviums** ou tout dispositif de récupération d’eau provisoire qui pourrait être installé par ses soins sur la parcelle prêtée durant la saison d’exploitation, ainsi –évidemment- que l’eau de pluie qui tombe sur ladite parcelle.
• Respecter les règles de convivialité et de civisme permettant de partager agréablement le site de la Haie de Morgon.
• Accepter les conditions d’inconfort du site (situation isolée, pas d’eau courante ni électricité pour l’instant, toilettes sèches, abri sommaire). De l’eau claire issue d’un forage (uniquement hors période de gel) et l’electricité sont disponibles au Flérial, à 400m de là.
• Partager son expérience de production (techniques, astuces, aléas, rendements, erreurs, transformation, conservation…) avec les autres expérimentateurs ou quiconque en aurait besoin ou envie. Les consigner (écrit, vidéo, audio…) dans la mesure du possible pour qu’elle puisse être transmise dans la durée.
• Utiliser son propre outillage. Ponctuellement, du matériel pourra être prêté aux expérimentateurs s’il est disponible.
• Partager les semences obtenues dans la mesure du possible afin qu’elles puissent profiter aux futurs expérimentateurs. Une grainothèque sera constituée dans ce but.
• Ce que toute construction liée à la production soit démontable en fin de saison, aucun béton ne devant être coulé sur ou dans le sol.
• Ne laisser aucun déchet sur site qui ne puisse être transformé en compost ou recyclé, ne pas polluer. Chacun s’engageant à participer à la propreté des communs (toilettes sèches, abris…) et à l’entretien des composts.
• Ne pas laisser de chien divaguer sur le site, pour éviter toute nuisance envers la faune qui l’occupe, les jeunes plantations ou les autres cultivateurs. Les chiens peuvent cependant accompagner leurs propriétaires sans laisse, s’ils ne s’en éloignent pas.
• Ne pas tailler, déplacer ou abattre tout végétal hors parcelle expérimentale sans en avoir obtenu l’autorisation.
• Communiquer son identité ses coordonnées au propriétaire/gestionnaire du site.
Dans le cas du non-respect de ces engagements, les expérimentateurs concernés pourront être exclus du site, et la parcelle qui leur avait été confiée ré-attribuée à d’autres jusqu’à la saison suivante.
Possibilité de s’installer sur place en mode camping, dans la mesure de l’accessibilité du site et du respect des autres et du biotope.
Un accompagnement technique de base sera possible pour les débutants, et des ateliers seront organisés in situ, parfois sous forme de chantiers participatifs, au fil de l’année.
L’accueil des projets, l’accompagnement des expérimentateurs, les infrastructures –toutes spartiates qu’elles sont- l’eau et les ressources produites par le site sont gratuits pour pouvoir être accessibles à tous sans condition de revenu; ce qui n’empêche personne de participer financièrement à l'aventure s’il en a l’envie et/ou la capacité.
*Le terme «agrinaturel » regroupe et qualifie tous les types d’agriculture respectueux du vivant sans restriction de techniques, protocoles ou philosophie, qu’il s’agisse des méthodes Bio, du modèle permacole, de la biodynamie, etc.
**Un impluvium est un dispositif de récupération et stockage d’eau. Dans le cas présent, ils consistent en un bassin creusé dans l’argile surmonté d’un toit.
Pour suivre ou découvrir le projet sur sa page facebook : La Haie de Morgon
La haie de Morgon, Le Flérial
89110 Volgré
(attention, ne pas envoyer de courrier à cette adresse !)
Infos complémentaires et actualités sur le site internet dédié La Haie de Morgon
#haiedemorgon #autonomiealimentaire #resiliencealimentaire #jardinagrinaturel
J'ai l'honneur et le plaisir de vous annoncer que je donnerai un cycle de cours concernant les mares et les bassins dans le cadre de la formation continue à l'Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles au printemps prochain.
Objectif de la formation:
Les règles qui régissent les mares, bassins, sont généralement méconnues, souvent très différentes de celles concernant tout autre espace vert paysager ou naturel. Ces lieux dont les vocations peuvent être multiples (loisir, écologie, pisciculture, rétention des eaux pluviales, etc.) nécessitent donc un apprentissage dédié.
Cette formation complémentaire a pour objectif d'améliorer la compréhension de ces milieux, et de donner les bases nécessaires avant de se lancer dans un projet de création, ou pour gérer des sites existants. Orienté dans le sens d'une gestion durable et écologique, il sera étayé par des exemples ainsi qu'une présentation des principales plantes aquatiques ou de berges.
Apporter à des amateurs et à des candidats à la conception de jardins dans le paysage les connaissances de base générales pour la création et la gestion des mares et bassins, que leurs fins soient écologiques, ornementales ou utilitaires.
Au plaisir de peut-être vous y retrouver!
Pour les infos pratiques, programme et tarifs, c'est ici
Parfois, notre métier consiste à ne pas faire grand-chose, voire à ne rien faire. Non pas qu'il consisterait à devenir totalement passif, mais plutôt à retrouver l'humilité du jardinier idéalisé dans l'inconscient collectif: patient, discret, amoureux de la nature et à l'écoute des fleurs et des arbres.
En bref, savoir agir lorsque c'est nécessaire et savoir préserver ce qui est déjà présent et mérite qu'on s'en émerveille ou s'en réjouisse. N'est-ce pas là la base du respect pour le vivant, et un gage d'économie de temps, d'énergie pour occuper l'espace dont nous ne sommes que -tout au plus le temps d'une vie- les locataires?
Si le sujet vous intéresse, et si vous êtes disponibles le dimanche 18/10, vous pourrez participer au stage organisé par Célestine Formations au très agréable Moulin de Paul, à Courtenay (45) et peut-être démarrer une compréhension nouvelle du paysage, du jardin, et de la façon dont on les occupe.
Pour en voir plus sur facebook:
https://www.facebook.com/events/366055638115708/
Et pour s'inscrire, c'est ici
Les 3 et 4 octobre 2020 se tiendront les Journées de l'Arbre de l'Arboretum National des Barres à Nogent sur Vernisson (45).
Ce sera la seule fête des plantes à laquelle la pépinière aura pu participer cette année, j'espère donc avoir la chance de vous y retrouver nombreux!
Le samedi 3, je donnerai aussi une conférence non loin de là, à St Maurice sur Aveyron (45), car, oui, il y a aussi un Aveyron dans le Loiret.
J'y aborderai les jardins de Tchernobyl sous forme de diaporama commenté, suite à mon séjour dans la zone d'exclusion pour y observer l'évolution de la végétation (et notamment celle des jardins) après 30 ans sans intervention humaine (mais pas toujours), et en quoi cela peut nous renseigner ou nous aider.
En bref, ce sera un week-end floral, avec diverses possibilités d'aborder le sujet du jardin et de se faire plaisir!
Pour cette troisième édition, rien ne s'est passé comme prévu, évidemment.
Un truc bizarre, à base de virus couronné, de plan d'urgence sanitaire et de confinement-déconfinement nous a empêché de planifier quoi que ce soit qui puisse ressembler à un programme.
Qu'importe, la liste des intervenants sera précisée dans les prochains jours, gardez donc un œil sur le site et la page facebook du Flérial durant les prochains jours.
Ce qui est déjà sûr:
Nous pique-niquerons ensemble (repas tiré du sac) et aborderons les sujets que vous proposerez en les choisissant au hasard.
La reconstruction du monde, l'alimentation, l'agriculture, l'écologie, sont les sujets privilégiés mais n'ont aucun caractère limitatif. Bon, si vous voulez parler voitures ou toilettage de chiens, on risque de peiner à répondre, mais aucun sujet n'est tabou.
Eric Lenoir sera votre hôte. Paysagiste et pépiniériste, auteur, pigiste nature/jardin. Susceptible d’aborder les sujets du paysage, de l’eau et des milieux aquatiques, ou encore du Jardin punk. Militant pour un paysagisme écologique, engagé et responsable.
- Visite commentée du Flérial avec description du concept de "Jardin Punk"
Accueil à partir de 10h, accès libre sur réservation. Plus on est de fous…
-Ce n'est pas une journée "portes ouvertes" de la pépinière, les ventes n'y sont pas prévues. Nous serons là pour nous rencontrer, échanger, apprendre.
Attention ! Pas de chiens, SVP, ils ne font pas bon ménage avec une pépinière de plantes aquatiques ni avec la faune et la flore que nous préservons sur place.
Les enfants de moins de 12 ans sont les bienvenus mais ne peuvent pas se promener seuls, les mares profondes représentant un danger important.
Réservations conseillées mais pas obligatoires au 06 15 09 28 45 ou sur pepiniere.ericlenoir@orange.fr
Pour trouver le Flérial, il suffit de regarder le plan ici.
Covoiturage possible, la plate-forme Mobicoop (gratuite) pourra vous y aider.
Et enfin, pour rappel, la pépinière accepte toute l'année les paiements en Cagnole, la monnaie locale de l'Yonne qui permet et incite les circuits courts.
J'ai l'immense joie de pouvoir enfin vous montrer les premières images du jardin que nous avons créé à l'occasion du Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire 2020, édition sur le thème du retour à la Terre-Mère qui ouvre ses portes aujourd'hui, 16 mai.
Travailler sur ce thème fabuleux et tellement de circonstances qu'est le Retour à la Terre-mère était Ô combien inspirant, et ce que j'allais presenter dans la petite parcelle alors inconnue qui me serait allouée m'est apparu presque comme une évidence dès le début, quand je doutais encore de la réalité même de cette invitation.
Je n'avais aucune certitude quant aux disponibilités en termes de matériaux, en la faisabilité de certaines parties techniques ni si le rendu que j'en espérais pouvait être au rendez-vous (Frederique Givaudan , co-conceptrice, a pris à sa charge cette partie du problème, qu'elle a ensuite doublée de sa sueur, de sa délicatesse esthétique et de son savoir-faire incomparable), et pourtant tout s'est couché sur le papier comme si c'était évident.
D'une façon particulièrement étonnante, presque tout ce qui a été nécessaire à le concevoir et dont j'espérais que je pourrais disposer en le recyclant était là, disponible sur le terrain, comme un petit miracle du hasard. Mais je ne crois pas beaucoup au hasard...
Et ce qui manquait, nous l'avons obtenu grâce à des amis (fabuleuse argile issue de la création d'une mare et roches de champs par Guy-michel Desmartins , souches fabuleuses et vieux pommier par Bruno et Bruno) ou en le récoltant nous-mêmes.
Le jardin est finalement grâce à cela assez proche des dessins du départ, aussi improbables certaines de ces opportunités fussent-elles en théorie.
Les murs doux sans aucune trace de matériau non noble sont faits de piquets trouvés au domaine, d'osier récolté au Flérial, de l'argile que j'ai moi-même en bonne partie mise en sacs, que nous avons pétrie entre amis (Laure, Ariane, Louis, Guillaume s'ajoutant généreusement à nous deux pour leur édification en riant malgré la fatigue), de la paille de mon voisin paysan et de quelques pelletées de sable de la Loire. Cyril, l'ouvrier de la pépinière, est venu aussi pour les premiers terrassements, dans des conditions assez épouvantables d'humidité qui n'auront pas suffi à nous décourager pour la suite.
Les plantes viennent en bonne partie d'éditions précédentes (merci encore aux jardiniers du domaine pour leur disponibilité), mais aussi de deux pépinières d'amis orléanais et de la mienne, ainsi que de mon propre jardin. Certaines sauvages locales ont été prélevées autour de la parcelle, parce que je voulais les mettre aussi à l'honneur chez elles. Au final, ce sont plus de 200 variétés végétales qui ont été plantées dans ce jardin, et je peux me satisfaire de m'être personnellement occupé de chacune des plus de mille plantes qui ont été mises en terre, que ce soit sous forme de bouture, plant, graine ou arbre.
Je désirais ce jardin extrêmement écologique, poétique et social, un peu rebelle évidemment. J'en souhaitais qu'il raconte notre rapport à notre environnement aujourd'hui, héritage d'un oubli du fait naturel, de maltraitances environnementales, mais aussi de savoirs, de savoir-faire infiniment précieux tant pour les humains que pour le reste du vivant, et combien la transmission, l'entraide et l'humilité face à la nature et à nos besoins étaient indispensables aux temps qui viennent.
Qu'il montre que notre Terre-mère recèle tout ce qu'il nous faut, pour peu qu'on la respecte, la laisse en paix parfois, et qu'on réapprenne ce qu'on peut faire de ce qu'elle nous donne en reconsidérant le niveau de notre méconnaissance et de notre avidité.
Avant même l'achèvement du jardin, de nombreux animaux avaient pris l'habitude d'y venir, s'y sentant en sécurité. De nombreux oiseaux y ont trouvé leur compte, mais les grenouilles sont allées jusqu'à y pondre. Il a fallu jouer de prudence pour ne pas dégrader les sacs d’œufs (à droite sur la photo) lors des dernières plantations, les batraciens se laissant même aller à l'occasion à ce que je leur caresse le ventre au passage!
On n'en voit certaines parties qu'avec une révérence, à moins d'être un enfant ou un adulte en fauteuil ou de petite taille, et certains autre points de vue ne pourront pas être accessibles aux plus petits ou aux moins mobiles sans l'aide d'une personne plus grande, ce qui implique volontairement humilité et entraide, qui qu'on soit, et de considérer que des endroits peuvent -et doivent- encore nous être inaccessibles, et que ce n'est pas un drame. Surtout pour la faune et la flore qui y vivent, d'ailleurs.
J'espère que ses visiteurs, à ce jardin ambitieux dans le message et humble dans sa forme, ressentiront un peu de tout cela quand ils l'arpenteront.
Et qu'ils le trouveront beau, aussi, parce qu'il est également un présent au visiteur, un remerciement à ceux qui m'ont fait l'honneur d'y participer, et un hommage à la beauté du monde, qu'on a tant malmenée.
Il se nomme Résilience et Anthropismes.
Chers confinés, chers déconfits, chers ermites,
comme vous l'imaginez assez probablement, l'activité de la pépinière est quelque peu affectée par la situation actuelle.
Ainsi, aucune fête des plantes n'aura lieu jusqu'à nouvel ordre, certaines ayant été annulées préventivement. Donc, pour l'heure, la seule où il est encore probable que vous nous retrouviez ce printemps est celle de l'arboretum de la Sédelle dans la Creuse, les 9 et 10 mai 2020, mais elle reste évidemment suspendue à l'évolution des dates de confinement qui évoluent avec le temps.
J'essaierai aussi de maintenir les Rencontres du Flérial le deuxième dimanche de juin. Le programme en est encore, lui aussi, en suspens, chaque intervenant potentiel devant réinventer son emploi du temps des prochains mois à la fin de cet épisode étrange.
La vente à la pépinière est théoriquement possible, si vous venez enlever des végétaux que vous nous avez réglés au préalable (pas de transaction sur site) ou que nous vous les livrons. Or, il ne me semble pas raisonnable de donner la priorité à de tels échanges actuellement, du moins tant que le pic épidémique n'est pas passé. Préférez vous nourrir ou répondre aux besoins essentiels plutôt que de prendre un risque, si infime soit-il (puisque nous sommes extrêmement respectueux des gestes-barrière), de faire venir quelques plantes ornementales chez vous.
Il sera toujours possible de le faire en mai, peut-être plus facilement, et les plantes d'eau peuvent tout à fait être plantées même au plus fort de l'été.
Tout ça n'arrange (vraiment) pas les finances de l'entreprise, mais il me semble que c'est agir de façon responsable que de restreindre un peu le commerce en ce moment. L'entreprise, si elle peine évidemment fortement de la présente situation, n'est pas suffisamment en danger pour que le risque en vaille la peine pour nous. L'habitude des années difficiles (voire très difficiles) économiquement nous a habitués peut-être plus que d'autres à être capables de nous serrer la ceinture. Le fait de n'avoir qu'un seul salarié permanent (qui continue de travailler à plein temps pour maintenir la production au meilleur de sa forme) implique non seulement de le préserver des risques mais aussi, et c'est là notre avantage, de pouvoir vivre de peu.
L'activité Paysage qui a particulièrement bien fonctionné durant la basse saison nous rend aussi la situation un peu plus confortable ce printemps, ce qui est loin d'avoir toujours été le cas.
D'autres entreprises horticoles, majoritaires, ne sont pas dans ce cas, le risque de banqueroute et de licenciements justifiant leur activité actuelle. Aidez-les en priorité.
La vente en ligne est elle aussi en pause, pour diverses raisons: la première est du même ordre que la précédente: la priorité des échanges commerciaux doit à mes yeux être réservée à d'autres choses qui méritent réellement la prise de risque tant de vous-mêmes que des services postaux et livreurs, qui ont largement assez de travail à risque de contamination avec les livraisons prépondérantes. La seconde est que, précisément pour cela, nous n'avons plus de bureau de poste de secteur pour le moment, le pangolin ayant frappé ses employés et donc causé sa fermeture totale.
En bref: notre situation n'est pas facile, mais il y en a de pires pour le moment. Nous ne sommes pas en vacances mais en mode ralenti, et nous aurons plein de magnifiques plantes à vous proposer au moment du déconfinement où, là, pour le coup, nous aurons VRAIMENT besoin de faire rentrer de nouveau un peu d'argent! Probablement organiserons-nous des portes ouvertes à la pépinière ou des permanences à cette occasion.
PS: J'en profite pour vous dire que j'ai été invité par le Domaine de Chaumont sur Loire à créer un jardin dans le cadre du Festival international des jardins de cette année. Traditionnellement ouvert de fin avril à fin octobre, il aura bel et bien lieu cette année, même si son inauguration sera plus ou moins légèrement décalée. La thématique y est plus que jamais d'actualité et il me tarde que vous veniez découvrir ce que nous vous y avons concocté!