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Repos hivernal

Publié le par le père Lenoir

Repos hivernal

Voilà. L'hiver est là (ne chipotez pas, l'hiver météorologique n'est pas celui du calendrier). 
En ce 1er décembre pas super chaud, nous vous annonçons la mise au repos de l'accueil du public à la pépinière. 
Sur les 400 ou 450 variétés disponibles, seules une petite poignée le resteront via la boutique en ligne, sous réserve que le gel n'empêche pas la préparation des commandes. 
Comme vous pouvez le remarquer, nous n'avons pas tout rentré sous serre. En réalité ne se trouvent au chaud -c'est à dire seulement hors gel, chez nous- que les plantes les plus sensibles au gel durable ou ne pouvant pas être placées à la profondeur qui leur sied pour passer les frimas qui s'annoncent. 
Si tout va bien, d'ici mars nous aurons eu des pics entre -12 et -20°C, ce qui aura eu pour effet d'endurcir notre production et de faire un peu de nettoyage dans les parasites. 
Passé mars, si vous êtes gentils, nous pourrons de nouveau vous accueillir dans la pépinière et au Flérial, toujours uniquement sur rendez-vous.

Bon hiver à vous!

Pour les commandes (et les jardiniers qui n'ont froid ni aux doigts ni aux yeux) : http://www.lapepiniereaquatique.net/

En attendant, vous pouvez aussi lire ou offrir des livres, que l'on trouve aussi sur notre boutique en ligne: 
http://www.editions-ulmer.fr/editions…/eric-lenoir-125-a.htm

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Du Partage!

Publié le par le père Lenoir

Du Partage!

Une pépinière, ça ne sert pas à) grand chose si personne n'y vient...

Mais ça ne sert encore plus à rien, à mon goût, si ceux qui repartent avec leurs plantes n'y éprouvent pas ensuite un plaisir certain! Par chance, j'ai d'excellents retours de la part de nos clients, qui m'envoient souvent de leurs nouvelles par le biais de photos des aménagements qu'ils ont créé pour accueillir nos plantes (oui, même s'ils les ont achetées ce sont encore nos plantes. Ce n'est pas parce qu'un de nos enfants s'est marié ou vit à 3000 km qu'il cesse d'être notre enfant, non?). 
Cela me plaît toujours de partager avec eux ce retour sur investissement des plus flagrants. 

Cela fait donc très longtemps que je me tâte les neurones pour trouver le moyen de permettre à ces clients fidèles ou ponctuels de pouvoir partager leur fierté et leur joie avec d'autres que moi, et d'avoir des échanges d'expérience avec d'autres jardiniers qu'ils soient professionnels ou amateurs, sans que cela devienne la foire à n'importe quoi. 

Je tente cette solution qu'offrent les "pages facebook" pour y parvenir. Certes, il faut un profil pour publier, mais pas pour consulter. Et ceux qui ont un compte instagram peuvent aussi participer. Les photos seront juste vérifiées par mes soins avant publication, histoire de ne pas trouver de publication franchement indésirable au milieu du lot. 

Alors à vos appareils photos, smartphones, etc, on n'attend plus que vous!

C'est ici:
https://www.facebook.com/Vos-jardins-avec-les-plantes-de-La-Pépinière-Aquatique-507454676277758/

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Le petit dernier

Publié le par le père Lenoir

Le petit dernier

Après quelques semaines,voici arrivé notre dernier-né: un petit (pas si petit que ça, en réalité) bassin d'inspiration naturelle dans le sol sableux des alentours de la forêt de Fontainebleau. 

Comme souvent, le but aura été ici d'adapter les dimensions du plan d'eau au jardin qui l'accueille de façon à ce qu'il ne soit ni insignifiant, ni démesuré. Le juste équilibre n'est pas toujours facile à trouver, en particulier dans un jardin récemment investi où les végétaux n'ont pas encore leur ampleur...ni les occupants leurs habitudes!

Voici donc le jeune bassin, dont les plantations toutes neuves ne commenceront à donner idée de ce qu'elles deviendront qu'à partir du printemps prochain. En attendant, le mouvement d'eau et l'enrochement s'occupent de donner le spectacle, et un écrin à une famille de poissons rouges bien contents d'avoir découvert un espace bien plus vaste que leur bassine précédente!

 

 

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Un stage photo chez nous en juillet?

Publié le par le père Lenoir

Un stage photo chez nous en juillet?


Un petit stage photo nature d'une demi-journée au Flérial le dimanche 16 juillet conduit par Yannick Lenoir, ça intéresse quelqu'un?
Apprendre ou découvrir les réglages, postures, lumières qui vous permettront de tirer le meilleur parti de votre appareil photo numérique dans un site préservé avec de l'eau, des plantes, des animaux, avouez que c'est plutôt pas mal, non? 

Les places sont limitées, mais vous êtes les bienvenus.

Horaires prévisionnels: 17h/21h (pour bénéficier de la meilleure lumière et ne pas mourir de chaud)
Tarif: 60€/ personne.

Localisation: Le Flérial et ses alentours (Volgré, département de l'Yonne, Nord Bourgogne) : https://www.facebook.com/leflerial/?pnref=lhc 
Ceci inclut la pépinière et ses nombreux nymphéas actuellement en fleurs.

Votre formateur: https://www.facebook.com/YannickLenoirPhotographie/
ou son autre site officiel: http://www.yannicklenoirphotographie.com/ 

Votre hôte, qui vous fera la visite guidée: moi

L'ambiance: assidue, détendue, écolo et passionnée
Alors? Vous vous laissez tenter? 

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Un peu long, le Souchet?

Publié le par le père Lenoir

Un peu long, le Souchet?

Il m'a bien tapé dans l'oeil ce matin, le souchet!
Avec ses longues feuilles et ses inflorescences brun noisette, il dévoilait à la perfection sa silhouette élégante dans la lumière du petit jour tiède que juillet finissait par nous offrir. 

L'une de ces plantes dont je trouve qu'on ne les voit jamais suffisamment dans les jardins, les bassins, les mares, d'autant qu'elle est indigène et qu'elle mériterait d'être plus souvent employée pour le réensauvagement des sites dégradés et la phytoépuration.

 
J'en entends certains déjà dire: "ah! mais c'est une herbe!" et d'autres "encore une graminée!" mais, diable, que nenni! Il est bien plus que cela! Tout d'abord ce n'est pas une graminée (famille désormais appelée "Poacées") mais une cyperacée, comme le Papyrus ou les Carex, et puis entendre cet "encore" désolé (ne niez pas, je vous ai entendu) me pousse à vous contraindre à regarder plus avant la structure dense, graphique, noble, de cette beauté végétale apte à accueillir toute une faune rivulaire autant qu'à fixer les berges fragiles de son système racinaire puissant, non perforant. Et quelle aptitude inouïe à révéler la beauté de ses voisines par sa régularité sans faille, son animation légère face au vent, et la constance de son maintien. 
Si l'on ajoute à cela la façon dont ses tons d'automne vont le gagner, de la tête vers le pied, on est décidément bien loin de la lassitude désabusée des esthètes déjà comblés. 

Petite description: 

 

Cyperus longus

Souchet long, souchet odorant, souchet allongé, trianglé (ang . : Galingale)

Le cousin endémique du papyrus. Plante élevée, robuste, inflorescences en épis multiples allongés en été et fin d'été, feuilles longues, coriaces et végétation assez traçante. Hauteur : 50 cm à 1 m. Soleil, mi-ombre, terrain humide et jusqu'à -10 cm de profondeur, tous sols. Berges, bassins, mares, étangs, bacs, jardins de lune, mini-bassins, aménagements écologiques.

 

 

Cette plante robuste, au feuillage élégant, dégage un parfum prononcé, assez proche de celui de l'acore et de la violette, lorsqu'on coupe sa racine. Il est d’ailleurs exploité en parfumerie, où on préférera utiliser son rhizome séché, dont le parfum se développe plus intensément. Placé en isolé, dans une potée affleurant du bassin par exemple, sa structure marquée s'imposera d'office au regard, évoquant le papyrus tout en n’ayant pas sa frilosité.

 

 

Le souchet forme des herbiers denses et peut être employé dans les lagunages comme pour la fixation des berges à laquelle il excelle, surtout s’il est directement implanté sous la surface de l’eau.

On utilisait ses longues feuilles étroites en vannerie, pour confectionner des chapeaux ou des paniers.

(Extrait du livre Plantes aquatiques et de terrains humides, éd. Ulmer, 2016)

 

Si vous en voulez, c'est ici!

 

Le souchet long, en berge de mare, en été et en automne
Le souchet long, en berge de mare, en été et en automne

Le souchet long, en berge de mare, en été et en automne

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Même pas mal

Publié le par le père Lenoir

 

Attention, c'est long.

 

Ça fait un moment que je veux publier un texte sur la difficulté d'être pépiniériste aujourd'hui. 
Un texte qui parlerait, sans misérabilisme, de l'énorme adversité que doit affronter cette profession, qu'il s'agisse du climat , du marché en crise, des contraintes administratives, de la pénibilité, ou du sentiment -justifié- d'être le parent pauvre de l'agriculture en termes d'aides, de soutien, d'écoute et de regard.

 

Mais voilà: je ne trouve pas le ton.

 

La profession va mal, voire très mal. Après tout, ce n'est pas un hasard si la plupart des pépiniéristes ont développé une activité connexe (comme je l'ai fait avec le paysagisme, ma formation initiale) pour pouvoir juste s'en sortir, avec un revenu décent obtenu sur le court terme plutôt qu'avec les miettes d'un truc qui ne rapporte que très peu, dès lors que l'on n'a pas choisi l'option d'une forme d'industrialisation du métier, une vision comptable des choses. 


Combien de collègues sont, sans que ça se sache, au RSA, au chômage, ou salariés ailleurs? Pas mal, en réalité. 
Dans cette profession de passionnés un peu dingues comme dans d'autres, le choix de la démarche passionnée, intègre et artisanale est souvent synonyme de difficultés intangibles, de vaches maigres et de mal de dos. Il en va de même pour le tailleur de pierre, le sculpteur, l'artiste peintre ou le tisserand, dès lors qu'il a choisi une voie d'exception. 
Combien de collègues arrivant à l'âge de la retraite sans les moyens de s'arrêter vraiment, à ne jamais avoir trouvé le moyen d'alléger leur charge de travail, leur tranquillité financière? Des tas. 


Quant à l'incapacité à se fédérer entre collègues, elle est assez typiquement française; il est bien plus facile de faire une action de groupe lorsque l'on est audible. Que les taxis arrêtent de fonctionner au cul d'un aéroport, que les trains s'arrêtent, que Rungis cesse d'être livré en viande, ou que le préfet patauge dans 15000 L de lisier, et tout le monde le sait, le ressent, prend le sujet à cœur ou à tripes, mais qu'on arrête de vendre ses plantes pendant un mois, et personne ou presque ne le remarquera. Nous sommes superflus, puisque nous ne sommes que du plaisir.

Ça y est, c'est dit, avec toute la froideur glaçante d'un constat implacable: c'est dur, ça va mal, et ça risque de durer.

Et à quoi ça sert? Est-ce que pour autant vous, lecteurs et potentiellement consommateurs, vous allez vous ruer sur nos étals, nos stands sur les fêtes des plantes ou les marchés pour nous dévaliser en végétaux? Non, évidemment! Vous n'allez pas acheter ce dont vous n'avez pas besoin juste pour nous faire plaisir, et permettre à ces précieuses collections privées que sont les pépinières de résister contre vents et marées. Au mieux, vous éviterez d'acheter dans une jardinerie à la noix une plante que vous pourrez trouver chez un petit producteur incroyable dont vous appréciez la démarche, la gamme, la qualité de production, même si c'est un peu plus cher (ce qui est loin d'être toujours vrai).

Est-ce que vous raconter une fois encore, un peu plus fort, nos difficultés va donner autre chose que vous culpabiliser en tant que nos clients?

On en bave, oui, mais peut-être aussi parce qu'on a choisi cette "carrière", tout simplement. Parce que, parfois, on veut cultiver dans le Larzac ou sur le Causse des plantes qu'on cultiverait plus facilement en Bretagne, ou que l'on choisit de s'installer dans un coin où le bassin de population n'est pas suffisant pour que l'on puisse s'en suffire. 


On en bave aussi, parfois, parce qu'on est peu sociable -c'est pas pour rien qu'on est dans les plantes- et que ça ne simplifie pas le marketing. Parfois aussi parce qu'on a fait de mauvais choix stratégiques, qu'on n'a pas eu de bol trois années de suite avec une météo pourrie, ou qu'on n'a pas su proposer le bon produit, de la bonne façon, aux bonnes personnes. Parce qu'on est nul en compta (et qu'on déteste ça viscéralement) et qu'une prospective financière nous donne de l'urticaire. 
Sûrement aussi parce que, en tant que passionnés irréductibles, on s'entête à faire les choses d'une façon qui nous semble être la seule, la meilleure, la plus honnête, et qu'il nous semble normal de hurler que c'est pas juste qu'on ne vende pas autant que d'autres, dont on pense qu'ils écoulent de la M... ou que cette M... est promue outrageusement, tandis que nos merveilles ne le sont pas.

J'en suis là de ma réflexion, en tant qu'acteur et spectateur de mon métier.

Nonobstant, certains collègues pépiniéristes me disent que je ne devrais pas me considérer autant en difficulté qu'eux parce que j'ai d'autres revenus que ceux, stricts, de la production. Que je ne peux pas les comprendre, et parfois même que je n'ai pas vraiment ma place sur certaines expos prestigieuses. 
Certes. Certains peinent plus que moi. Et d'autres moins.

Arrivé à ce point, je me dis que ça n'a pas beaucoup d'intérêt que de crier publiquement le désarroi d'une profession dont le but principal est de donner du plaisir, du rêve, de la joie. 
Se faire entendre, oui, c'est important. Se fédérer aussi. Mais quand on a le nez dans le guidon pour survivre ce n'est pas évident, et, comme le paragraphe précédent l'évoque un peu, la fédération n'est pas le fort de notre profession garnie d'égos et d'individualismes, plus encline à créer des ermites herbivores contemplateurs de fleurs de coucou bicolore que des grands leaders syndicalistes. On est un peu coincés, là.

Alors où vais-je en venir, vous demandez-vous très justement?

J'en pense que ce qu'on doit faire en priorité, c'est de chanter, comme le coq sur son tas de fumier. Et si ça ne va pas, de chanter plus fort, et mieux. 
Que ce n'est pas en se plaignant de nos difficultés qu'on amènera une vaste clientèle à nous. Si les tripiers disparaissent, c'est peut-être aussi parce que les gens ne mangent plus d'abats, pas juste parce que les conditions et les aléas sont trop durs, même si c'est une réalité.

Le meilleur moyen de s'en sortir reste, à mon humble avis, la promotion de notre savoir-faire, de tout ce que de "petits" pépiniéristes, de "petits" artisans peuvent offrir à leurs potentiels clients qu'aucune grosse structure ne peut offrir, faute d'échelle humaine ou de travail passionné, investi jusqu'à la moelle. 
Rappeler sans cesse les raisons d'un juste prix, la démarche qui accompagne la production, savoir raconter la qualité ou la beauté de ce qu'on propose. Faire de la pédagogie, encore et toujours, pousser quelques coups de gueule, parfois, et surtout rire de l'adversité sur laquelle on n'a pas prise.

Nous avons choisi un beau métier. Chacun d'entre nous, à sa manière, essaye d'en vivre dignement malgré nombre de raisons de découragement. C'est un métier de passion, c'est un métier de rêves, parfois de collection, d'échange (au sens fondamental) et de transmission.

Faisons rêver et rire ceux qui nous font vivre afin de créer de nouvelles vocations jardinières, faisons-les piailler d'envie de détenir l'une des plantes que nous avons cultivées pour eux presque autant que pour nous-même. Que ceux qui savent faire rêver avec des pétunias fassent rêver avec des pétunias, que ceux qui savent collectionner continuent de rendre jaloux les collectionneurs et que ceux, bon sang de bonsoir, qui ne savent pas faire ce genre de choses ne dégoûtent pas les clients et les collègues de le faire, car c'est l'écueil de la plainte permanente.

Amenons de la légèreté dans ce monde du jardin plan-plan et tristement sérieux sclérosé par les jalousies, les habitudes et l'apathie. Disons haut et fort ce que l'on aime et ce que l'on n'aime pas, de toute façon on s'en fout pas mal des tendance et des prescripteurs de goût. Tout le monde a détesté l'orange, aujourd'hui l'orange est roi! Et demain?

La profession va mal. 
Eh bien c'est dit.

Maintenant, musique! Le rideau s'ouvre et le spectacle recommence! 
Si on s'arrête pour pleurer, plus personne ne viendra rire avec nous.

 

 

 

 

Retrouvez ce texte sur le webzine Hortus Focus

https://magazine.hortus-focus.fr/blog/2017/07/03/guide-de-survie-pour-pepinieristes-desabuses/

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Rénovation d'une digue

Publié le par le père Lenoir

Rénovation d'une digue

Digue rénovée, 4 ans après les travaux de revégétalisation. 

Des berges d'une bonne qualité biologique, des espèces adaptées et variées sont parmi les clés limitant la survenue de plantes invasives et permettant un bon maintien contre l'érosion. 

Elles sont aussi très importante pour l'accueil de la faune aquatique, et pour l'équilibre du plan d'eau, sa durabilité d'une façon générale. 

Il y a quatre ans, cette digue fuyait, était laminée par l'érosion, et commençait à être très largement colonisée par la jussie.

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Entretien de fin d'hiver des bassins

Publié le par le père Lenoir

Mare "naturelle" à la fin de l'hiver

Mare "naturelle" à la fin de l'hiver

Nous sommes en mars. A priori, c'est bientôt le printemps.
Vous êtes je crois nombreux à vous demander ce qu'il faut faire de votre bassin -et des plantes qui s'y trouvent- à la fin de l'hiver. Quels travaux dans le bassin après l'hiver? Quel entretien? 



La réponse est simple: laissez-moi tout ce monde-là tranquille!

 

Equisetum hyemale et Potentilla palustris

Bon...
Ok...
Je vois bien que cette réponse ne vous suffit pas...
Pourtant, je vous assure que c'est généralement la meilleur chose qui se puisse faire!

Mais puisque vous  insistez, voici quelques indications qui pourraient vous servir. 

Tout d'abord - et pardon d'insister- évitez d'agir si ce n'est pas nécessaire: le bassin, la mare ou l'étang sont des milieux à l'équilibre fragile, qui mérite donc qu'on lui laisse le temps de s'installer, de se réveiller, de perdurer. Toute intervention reste une perturbation de cet équilibre parfois précaire, et les périodes  telles que la sortie d'hiver ou le repos hivernal doivent être préservées autant que faire se peut. 

Toutefois...(Oui, il y a un "toutefois", sinon ce n'est pas la peine d'écrire un article).
Les plantes aquatiques produisent souvent une biomasse importante, c'est à dire qu'elles poussent très fort durant toute la belle saison, et qu'ensuite les parties fanées deviennent une grosse réserve de matière organique. C'est bien, mais jusqu'à un certain point. 
De la vase, il en faut, mais pas trop quand même. Ceci se ressent d'autant plus que le bassin est petit. Toute cette matière organique, si elle forme un magnifique substrat et support de vie, va consommer de l'oxygène pour se décomposer (je ne vais pas vous faire une leçon maintenant, mais sachez seulement que certaines bactéries dites aérobies consomment beaucoup d'oxygène pour décomposer la matière organique). Cet oxygène est susceptible de manquer aux animaux aquatique et même à ces bactéries!

Bref, pour faire simple: si votre bassin est petit et qu'il y a beaucoup de plantes dedans, il peut être intéressant d'en tailler le surplus en fin d'hiver, et surtout de l'exporter sur le tas de compost. 

Ensuite, si vous avez des plantes en pots ou en paniers (je le redis, les paniers ne sont presque jamais une nécessité mais les jardineries aiment bien vous en vendre parce que c'est beaucoup plus cher que de banals pots en plastique, tout aussi efficaces s'ils sont stables), il sera probablement nécessaire de pratiquer au moins tous les deux ans une petite séance de rempotage ou, si le rempotage n'est pas possible, de fertilisation. Rien de très compliqué: on sort le pot du bassin, la plante du pot si c'est possible, et après avoir limité le volume de la plante et de ses racines (votre tas de compost adorera le surplus), on y fait l'appoint en terre de jardin lourde et corne broyée. Il existe aussi des terreaux pour plantes aquatiques pas toujours très bons et des engrais "spécial bassin" qui ne sont pas forcément d'un très bon rapport qualité-prix non plus. Les engrais pelliculés à dispersion lente (type "osmocote" ou "nutricote" pour tomates ou plantes fleuries), qui se libèrent sur plusieurs mois sans pic de nitrates sont un moindre mal. Il faut cependant les utiliser avec beaucoup de parcimonie pour ne pas risquer de polluer le bassin par un excès de nitrates. Au moins, avec la corne broyée on ne risque aucun excès de nitrates car l'Azote en est libéré très, très lentement. De plus c'est un bon activateur biologique. 

Enfin, dans le cas où je ne n'aurais pas été suffisamment clair, ne faites rien si tout va bien. En particulier si vous voyez des masses gélatineuses transparentes à noyaux noirs: c'est que des batraciens ont décidé d'élire domicile dans votre plan d'eau. Dans quelques semaines, si vous ne les embêtez pas, vous les verrez se transformer en myriades de têtards. Ne prenez pas peur: dans la nature, il y en a environ 1/100 qui parvient à l'âge adulte, le reste faisant les frais de l'appétit féroce des notonectes, hérons, poissons et autres larves de libellules. 



Oeufs de batraciens
 

 

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Mystérieuse Hellébore

Publié le par le père Lenoir

Helleborus orientalis X / Hellébore d'Orient hybride

Helleborus orientalis X / Hellébore d'Orient hybride

Bien qu'on n'en cultive pas à la pépinière -sinon un ou deux pieds pour le plaisir de s'encombrer et les quelques touffes "punk" dans les herbes du Flérial-  il me paraît nécessaire de parler un instant de cette plante, car il y a dans l’Hellébore une part de mystère que je peine à comprendre.

Elle est à la fois sophistiquée et sauvage, rustique ou rudérale et particulièrement gracieuse dans ses moindres détails, plus complexes chaque fois qu'on s'y penche un peu plus. 

Les dents qui ceignent ses feuilles sont une rappel de son passé de sauvageonne et sa vascularisation pourprée tient bien moins de l'amour chaleureux que de la passion toxique, elle l'incomestible qui toise les affamés de fin d'hiver de sa robe vive de galante courtisane. 

Dans ses étamines étranges à l'irrégularité stupéfiante pourrait nager un poisson-clown tandis que ses pétales allient la candeur d'une joue aimée et la chair suave d'une viande à croquer. 

Du mystère, je vous dis, qui toujours m'interpelle quand, dominant le printemps qu'on ne devine qu'à peine, elle écrase la fin d'hiver d'un éclat incarnat.

 

Hellébore à la Punk, au Flérial

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Au Flérial, dans mon Jardin Punk

Publié le par le père Lenoir

Le webzine (magazine en ligne, multimédia jardinophile, enfin ce que vous voudrez puisque c'est nouveau et qu'on peut tout en dire) Hortus Focus a consacré un article sympathique au Flérial, agrémenté d'une vidéo dont vous me direz des nouvelles. 

http://magazine.hortus-focus.fr/blog/2016/12/23/dans-le-jardin-punk-deric-lenoir/

Cela vient s'ajouter au reportage de l'Yonne républicaine et à l'excellent article du Lien Horticole publiés l'an passé.

Bref, entre conférences ailleurs et visites sur place, je suis très heureux que la démarche effectuée dans ce jardin expérimental présente de l'intérêt pour les uns et les autres, et rencontre un auditoire de plus en plus nombreux qui en comprend le sens et le dessein.

Ca motive pour continuer sur cette voie!  

Merci à ceux qui suivent, qui devancent et qui relaient!

 

 

Une petite pensée au passage: 

Un jardin, c'est un peu comme la vie: on peut la passer à tenter de tout maîtriser, ou bien décider de s'émerveiller de ce qui s'y passe d'imprévisible en n'intervenant que là où c'est indispensable.

 

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